Arrivé à Ceuta
Jeudi 20 Janvier
Les trois heures de vol qui nous mènent jusqu'à notre brève escale
néo-zélandaise, nous permettent de nous remettre de notre départ du continent
australien. Difficile pour nous de quitter ce fabuleux territoire que nous avons
parcouru par intermittence pendant 6 mois. Avec le décalage horaire, nous
atterrissons à l'aéroport en fin d'après-midi. Cette fois ci, nous ne
bataillons pas et prenons un hôtel en plein coeur d'Auckland. Avec le trafic
intense, nous arrivons quasiment de nuit dans un des établissement les plus
touristiques de la ville : le Sky Tower qui est la tour la plus élevée de
l'hémisphère sud. Hôtel, centre commercial, restaurants, tout est fait pour
délester les touristes du maximum de dollars mais nous préférons nous balader
dans le centre ville. Au milieu d'un pâté d'immeubles, une grue et une sorte
de cabane de chantiers. Mais ceci est une installation pour un des loisirs
favoris des néo zélandais : les activités à sensation fortes et sports
extrêmes. Ici, il s'agit d'une élastique reliée à une sorte de coque qui
peut abriter 2 personnes. Quand nous arrivons le dispositif se met en place
alors on reste pour voir ce que ça va donner et on n'est pas déçu du voyage.
La coque est maintenue au sol, tandis que l'élastique est tendue à son
maximum. Puis ils lâchent la coque, facile d'imaginer la suite ! En tous cas,
les hurlements de la fille ont retenti dans tout Auckland ! Nous poursuivons
tandis que les rues se vident peu à peu car les boutiques ferment. Nous
arrivons juste à temps dans le temple des All Blacks, les célèbres rugbymen
du cru. Avec tous les articles proposés, difficile de repartir sans un souvenir
à rapporter. Nous descendons ensuite vers le port qui s'anime de plus en
plus. Bars, café, restaurants offrent leur terrasse avec vue sur le port.
L'endroit idéal pour passer la soirée.
Vendredi 21 janvier
Réveil tranquille car la navette pour l'aéroport n'est qu'à 11 heures.
Mais finalement elle est en retard et avec les bouchons, on met presque une
heure pour arriver à l'aéroport. On enregistre en suivant ce qui nous laisse
le temps de terminer nos achats au pays des kiwis. Au moment de l'embarquement,
une surprise nous attend, la taxe de l'aéroport qui n'était pas incluse dans
nos billets. Un peu de stress avant de monter à bord, c'est juste ce dont j'ai
besoin moi qui aime tant l'avion !
Malgré un décollage en retard les 5 heures de vol passent vite. Nous arrivons
de nuit sur Tahiti avec atterrissage en douceur. A notre descente de l'avion,
l'air très chaud et humide nous assaille, mais c'est avec plaisir qu'on
affronte cet assaut. Un stand de l'office du tourisme est ouvert mais il n'est
pas à la hauteur de ses homologues anglo-saxons. L'hôtesse est fort charmante
mais il y a très peu d'infos et ils ne réservent pas. Malgré l'heure avancée
pour l'île, on trouve une pension puis on loue une voiture pour éviter le prix
du transfert prohibitif. Tandis que nous nous enfonçons dans les collines de
Faaa, les indications pour trouver le logement se font de plus en plus rare et
finalement nous retournons à l'aéroport pour que notre hôte vienne nous
chercher.
Vendredi 21 Janvier
On rejoue cette journée. En effet, grâce au décalage horaire et surtout au
méridien du changement de date, nous avons hier remonté le temps. Partis
d'Auckland le Vendredi nous sommes arrivés à Papeete le Jeudi. Et grâce au
même phénomène, nous revivons aujourd'hui le vendredi 21 Janvier. Ca laisse
quand même une sensation très étrange mais tout de même agréable pour une
fois où on peut arrêter le temps !
Il n'empêche qu'il va nous en falloir du temps car nous devons aller à
Papeete pour organiser notre séjour. Comme d'habitude nous avons pris le parti
de ne rien préparer, ce qui n'est pas toujours facile dans ce genre de
destination. On doit consulter plusieurs organismes mais heureusement pour nous,
Lena, une jeune fille très efficace de l'office du tourisme nous donne de bons
conseils sur les endroits abordables et les destinations possibles. Nous sommes
très tentés par Maupiti qui n'est pas facile d'accès en avion, disons plus
exactement que le prix du billet est plutôt dissuasif.
Du coup, on va au port pour se renseigner sur les bateaux. On y retrouve
même la goelette qu'on avait prise 8 ans plus tôt pour revenir de Bora Bora. A
force de demander à droite à gauche, on finit par se procurer les horaires qui
s'avèrent inconciliables avec notre timing car il n'y a plus de services
rapides par bateau entre les îles.
Retour à la case départ. Alors que nous traversons le front de mer pour
rejoindre l'office du tourisme, une averse monumentale nous surprend. Nous
arrivons à l'office ruisselants et fumants mais il est indispensable de
réorganiser notre séjour. Au final, on nous renvoie sur Air Tahiti qui fait
des promos sur les hôtels de luxe à Bora Bora. On a plusieurs scénarios en
poche alors on réserve notre réponse jusqu'à demain. Nous terminons
notre petit tour dans Papeete par une visite de son marché couvert. C'est
toujours un régal des yeux et de tous les sens de se ballader dans ce genre
d'endroit. Mais ici, c'est vraiment à une explosion de toutes les couleurs
possibles et imaginables auxquelles on a droit.
Il est déjà tard et nous devons nous rendre à un diner spectacle à Punaia.
C'est bien sûr une attraction typiquement touristique mais incontournable si
l'on souhaite se faire une idée de la culture tahitienne sans être hébergé
dans un hôtel de luxe. Le temps accordé aux danses tahitiennes dont
le célèbre tamouré est malheureusement trop court mais il en donne quand
même un bon aperçu.
Samedi 22 janvier
Nous avons passé une bien mauvaise nuit car nous avions une boite de nuit
juste sous la fenêtre de notre chambre d'hôtel. Le démarrage est donc
difficile ce matin. Une fois l'organisation de notre séjour confirmé à
l'agence, nous partons faire le tour de l'île. Il n'y a qu'une seule route et
les endroits sont repérés par des PK, points kilométriques par rapport à
Papeete. Mais comme toute capitale, c'est une ville à la circulation intense
surtout aux heures de bureau et comme il n'y a pas vraiment de panneau, on rate
tous le début de notre visite.
Heureusement on se rattrape assez vite avec un beau point de vue sur la ville
puis une magnifique baie qu'on dira être celle de Mahina. Le temps bien
dégagé nous permet de jouir d'une vue magnifique sur Moorea l'île soeur de
Tahiti. Plus loin une belle plage de sable noir nous attend, mais il semble
qu'ici il faut être surfeur pour fréquenter l'endroit. La route sinueuse longe
la côte rocheuse parsemée de villages et de plages de sable noir. Le trou du
souffleur, si impressionnant la dernière fois qu'on était venu, se révèle
endormi. Malgré le temps maussade, la mer est plutôt clame et aucune forte
vague ne vient claquer contre les parois rocheuses de cette célèbre
anfractuosité. Plus on avance sur la côte orientale, plus les nuages
s'amoncellent dans un ciel lourd de menaces. Nous sommes à la saison humide et
l'île avec son relief très accidenté retient facilement les nuages. Les
averses arrivent aussi vite qu'elles ne repartent, on verra bien. Nous arrivons
à Taravao qui marque la séparation entre les deux presqu'îles qui composent
Tahiti : Tahiti Nui la grande et Tahiti Iti la petite soeur que nous allons
explorer après. Tout d'abord, nous allons faire les courses pour faire un
pique- nique plus loin. Nous échappons de justesse à un déluge monumental.
Nous poursuivons notre découverte de la côte est et atteignons peu après
le village de Tautira qui marque la fin de la route. Le décor y est magnifique
avec ses immenses montagnes volcaniques recouvertes d'une végétation
luxuriante. Sur la plage, des familles et des groupes d'amis profitent du
week-end dans une atmosphère joyeuse et tranquille.
De ce bout du bout du monde, nous faisons demi-tour pour rejoindre le plateau
de Taravao. Nous y traversons des paysages dignes des campagnes normandes. Il y
a même des vaches, les seules qui fournissent du lait à Tahiti. Outre
ses scènes bucoliques, l'intérêt de ce plateau est d'offrir un superbe point
de vue sur l'étroite séparation entre les deux presqu'îles. Mais arrivés au
belvédère, le ciel est si couvert que nous devons attendre un bon moment avant
d'apercevoir les deux côtés de Tahiti séparés par cet isthme si fin.
Nous redescendons de l'autre côté parmi une végétation très surprenante
pour une île tropicale. Puis nous mous dirigeons vers l'autre côte de Tahiti
Iti. Tandis que nous remontons vers Teahupoo, les souvenirs refont surface avec
émotion. En effet, nous avons eu la chance de venir ici avec des amis en 1997,
accueillies par une famille tahitienne dont le sens aigu de l'hospitalité n'a
eu d'égal que son extrême gentillesse. C'est la fin de la route, alors on
laisse la voiture pour continuer à pied. On traverse le pont qui surplombe la
rivière où vivent les anguilles sacrées. A l'embouchure, les gosses s'en
donnent à coeur joie entre les vagues de la mer et le courant de la rivière.
On poursuit le chemin côtier.
On reconnait une maison, un passage C'est notre madeleine de Proust à
nous. Ca y est, nous retrouvons la maison que nous avons occupée pendant notre
séjour et dans laquelle nous avons eu de si bons moments à deux pas du lagon
et de sa plage de sable noir, à savourer le temps qui passe, à regarder les
allées et venues des piétons par obligation, à rechercher les petits
poissons multicolore parmi les patates de coraux, à contempler le large au
crépuscule et voir poindre les ailerons des requins et deviner pointe noire ou
pointe blanche ?, à tenter d'esquiver les attaques des terribles nonos, à
maudire les coqs du quartier qui ont perdu leur horloge biologique, à prendre
le vélo pour faire les courses chez le chinois, à attendre le jour de la
roulotte pour manger une savoureuse salade tahitienne au poisson cru ou un
délicieux chop suey et bien d'autres encore. Nous nous décidons finalement à
aller chez nos anciens hôtes. Nous avons passé un coup de fil le matin, mais
ils n'étaient pas là. Nous tentons notre chance mais un chien très en colère
nous bloque l'accès. Un gamin fait son apparition et nous lui demandons d'aller
chercher quelqu'un. Une jeune femme arrive, c'est Poerava, nous avons du mal à
la reconnaitre car elle n'était alors qu'une jeune adolescente. Elle se
souvient vaguement de nous et nous déclare que toute la famille est au temple
pour la journée. Ce n'est vraiment pas de chance mais nous sommes quand même
très heureux d'avoir réalisé cette sorte de pélerinage.
Encore tout chamboulés par cette remontée dans le temps, nous entamons
notre retour pour Papeete. Un arrêt à Vairao s'impose. Plus connu sous le nom
de Plage blanche, elle a accueilli le France lors de sa venue en Polynésie.
Mais pour nous, c'est surtout la plage où on venait quand il pleuvait à
Teahupoo et que les nuages s'accrochaient désespérément à la montagne. Le
long de la route, nous avons droit à un spectacle supplémentaire. Un nombre
incalculable de drapeaux oranges et d'autres azur et blanc se déploient un peu
partout : devant les maisons, aux fenêtres ou agités avec frénésie par les
passagers d'un pick-up. Les partisans des deux principaux camps politiques
s'affrontent probablement pour une élection prochaine.
L'heure du coucher du soleil est bientôt arrivé. Impossible de rater un tel
spectacle. Nous nous arrêtons dans un bar de plage pour contempler les derniers
instants de l'astre pour cette journée riche en émotions. Nous avons trouvé
l'endroit idéal pour cela. Tout en sirotant un verre, nous savourons le
fabuleux spectacle et une nouvelle fois, une vue magnifique sur Moorea. Un
instant sublime que nous gravons dans notre mémoire.
Pour la soirée, nous changeons de registre. Nous allons plonger au coeur de
la tradition populaire. Comme dans tous les villages des îles, nous allons
manger dans une roulotte. Forcément, à Papeete ce n'est pas une mais plusieurs
dizaines de roulottes qui nous attendent. Rassemblées sur l'esplanade, chacune
déploie ses atouts pour attirer le chaland. Décor de la roulotte, terrasse,
spécialités, gouaille du gérant, tout est bon pour se distinguer des
autres. Le tout sur un air de musique, l'endroit est forcément très
populaire.
Dimanche 23 janvier
Nous nous levons tôt pour prendre le truck, un camion converti en bus, pour
nous rendre au quai des ferries de Papeete. Même si nous ne sommes pas très
loin de la capitale, le trajet dure un petit moment car le chauffeur s'arrête
chaque fois que quelqu'un le hèle. Mais c'est un vrai plaisir car l'ambiance
est populaire et très sympa avec la sono qui diffuse de la musique au rythme
enjoué. Puis, nous embarquons sur le ferry pour Moorea où nous allons passer
quelques jours. Nous avons beau scruter l'horizon, nous n'avons pas droit aux
dauphins qui accompagnent de temps en temps les embarcations. De toute façon,
l'arrivée sur l'île soeur de Tahiti est un pur plaisir à elle toute seule.
Nous enchainons sur un nouveau trajet dans le truck cahotant à souhait, pour
arriver au bout d'une heure de ce traitement à notre bungalow.
Installation, repos, sieste, promenade sur la plage, baignade et repas : nous
pouvons enfin adopter le rythme idéal d'un séjour dans les îles.
Lundi 24 janvier
Après une bonne grasse matinée, nous sommes d'attaque pour des activités
plus sportives. Nous prenons un canoë pour une expédition vers les motu Fareone
et Tiahura tout au bout du lagon. C'est un vrai plaisir de pagayer au milieu des
coraux. Au bout de pas mal d'efforts, nous arrivons à notre but. Des patates de
corail s'entrelacent avec les rochers. Il y a aussi beaucoup de courant,c'est
pourquoi il y a tant de vie ici. Nous essayons d'ouvrir grand nos yeux pour ne
pas rater une seule miette du spectacle extraordinaire des multiples petits
poissons multicolores qui virevoltent. Mais le ciel s'assombrit de plus en plus
jusqu'à être couvert de nuages. Une grosse averse nous tombe dessus. On reste
dans l'eau pour avoir chaud. Avec ce changement soudain de météo, les couleurs
sont extraordinaires de contraste entre le lagon et les montagnes en arrière
plan, la vue est fabuleuse. Nous enfourchons de nouveau nos kayak pour nous
abriter sur le plus petit des motu. Une énorme raie est étendu au bord de la
rive. Nous attendons patiemment une accalmie avant de reprendre nos engins. La
pluie s'arrête enfin, on peut rentrer. Le lagon est maintenant hyper calme, la
surface de l'eau est lisse comme un miroir. L'eau est encore plus transparente
et nous pouvons admirer encore mieux tous les habitants des fonds. Encore mieux
qu'un aquarium. Trois heures se sont écoulées sans qu'on n'aie la moindre
sensation du temps qui passe. C'est aussi ça la magie des lieux. Lorsque le
crépuscule commence à colorer le ciel, un aileron se dessine à l'horizon. Un
pointe noire vient faire son petit tour dans le lagon.
Mardi 25 janvier
Tout simplement une pure journée de farniente.
Mercredi 26 Janvier
Aujourd'hui, reprise des hostilités, sur un rythme bien tranquille
évidemment. Après une matinée à régler des détails pratiques, nous partons
l'après midi en expédition autour de l'île en scooter. Moorea a pas mal
changé depuis qu'on est venu. Bien sûr, le tourisme s'y est développé, mais
il y a aussi de plus en plus de gens qui travaillent à Papeete qui
s'installent ici. La grande cité n'est qu'à une grosse demi-heure en ferry et
avec la circulation infernale aux heures de pointe à Papeete et sur l'unique
route de l'île, beaucoup optent pour la tranquillité de Moorea. En dépassant
Papeotai nous débouchons sur l'impressionnante baie d'Opunohu. La profonde baie
abrite souvent des navires au mouillage. Nous empruntons ensuite la petite route
qui mène au belvédère.
Sur le chemin nous nous arrêtons au marae, lieu sacré des ancêtres des
polynésiens, dont il ne reste que la base des édifices en pierre. Plus haut,
au point de vue, un panorama magnifique s'offre à nous. Sur notre gauche, les
montagnes volcaniques se dressent comme des pics guerriers. En bas, lorsque les
nuages veulent bien se faire oublier, les superbes baies d'Opunohu et de PaoPao,
plus connue sous le nom de baie de Cook, semblent vouloir se partager les
terres.
Lorsque nous redescendons, nous sommes surpris par une averse qui se
transforme très vite en déluge. Comme il faisait si beau ce matin, nous ne
nous sommes pas méfiés et nous voilà trempés jusqu'aux os. Nous tentons
d'atteindre le village suivant mais la pluie cingle notre visage comme des
centaines de piqûres aigues. Nous trouvons finalement refuge dans une station
et comme tout le monde, attendons patiemment que le grain passe. Il est trop
tard pou terminer le tour de l'île et de toute façon, nous sommes gelés.
Alors on rentre sagement à notre faré, pour contempler notre dernier coucher
de soleil sur l'île.
Jeudi 27 Janvier
Dernier coup d'oeil sur le lagon, avant de prendre l'avion pour Bora Bora. Je ne
suis toujours pas fan de ce mode de transport mais il faut reconnaitre qu'ici
c'est une autre histoire. Comme le ciel est plutôt dégagé, nous avons une vue
inégalée sur les turquoises des lagons qui sombrent dans un bleu profond
lorsque la mer l'emporte le tout contrastant avec le vert émeraude de le
végétation dense. Après avoir survolé Moorea et ses 2 baies emblématiques,
nous survolons la très découpée Huahine.
Puis vient la mythique Bora Bora, l'île au plus beau lagon du monde si l'on en
croit sa réputation. Quand on abord le long motu sur lequel on atterrit, on se
rend vite compte que ce n'est pas qu'un slogan. Outre le plaisir du panorama
imprenable sur l'île, on a droit à un point de vue différent mais tout aussi
magnifique lors du transfert par bateau sur Bora Bora. Nous sommes pris en
charge par la navette de l'hôtel qui est bien représentatif du type de
tourisme prédominant sur l'île, surfait, sans âme et impersonnel. Voilà bien
le drame de Bora Bora, le cadre étant fabuleux et le nom connu dans le monde
entier, les hôteliers considèrent sûrement que le plus dur est fait.
Vendredi 28 Janvier
Nous consacrons la matinée à explorer les coraux du lagon en bas de chez
nous. La magie est toujours au rendez-vous. Pour l'après-midi nous tentons une
nouvelle expérience avec le tour de l'île en catajet, sorte de pédalo à
moteur. L'engin va un peu vite à mon goût et du coup il est tape dur sur le
clapot du lagon. Le guide nous fait découvrir quelques endroits particuliers du
lagon et surtout de beaux points de vue vers l'île ou vers les motus. Il nous
montre aussi un des hôtels en construction qui deviendra prochainement
l'établissement phare de l'île avec ses villas sur pilotis au luxe délirant
et des prix exorbitants. Il nous explique aussi que cette industrie, bien
qu'offrant des retombées positives avec les emplois qu'elle draine, a d'autres
effets plus pervers pour les habitants : coût de la vie en constante
augmentation, et surtout désappropriation des terres ancestrales. Les
insulaires ont souvent l'impression que leur gâteau profite surtout aux
autres.
Au fur et à mesure que nous progressons dans notre parcours, le clapot
s'intensifie et les nuages gagnent du terrain. Décidément, on ne peut
échapper à un grain lorsqu'on fait le tour d'une île. Nous faisons donc
demi-tour car il est inutile de se jeter dans la gueule du loup. Nous terminons
alors notre escapade au lieu dit du jardin de corail où une fois encore, nous
jouons avec nos petits poissons préférés.
Samedi 29 Janvier
Lever aux aurores car nous prenons le bateau express pour Maupiti. Après une
grosse heure sur une mer assez formée mais clémente, le bateau tente la
manoeuvre délicate du passage de la passe. Récifs affleurants, courant fort
et série de vagues déferlantes sont les différents éléments que le
pilote doit jauger pour trouver le bon moment pour entrer dans le lagon. Une
fois l'affaire entendue, nous pouvons pleinement admirer les lieux. L'église du
village de Vaiea dominée par l'imposant piton rocheux, dresse fièrement son
clocher. Les motus, habités par les pêcheurs offrent leurs plages de sables
fin ourlées de cocoteraies.
Une fois accostés, nous nous mettons en quête d'un vélo pour notre
exploration. Les voitures, sauf cas particuliers, ont la bonne idée
d'être interdites ce qui ajoute au charme de Maupiti. Nous entamons notre tour
de l'île sur un rythme nonchalant inspirés par l'atmosphère qui y règne.
Traversant les villages, le silence est interrompu par les rires et les pleurs
des enfants, les aboiements des chiens, les conversations des gens en
polynésien et les incontournables cris des coqs. Puis le léger clapotis des
vagues reprend le dessus.
La plage que nous découvrons ensuite est tout simplement idyllique. Le
niveau de l'eau est très bas, on doit surement pouvoir traverser à pied
jusqu'au motu d'en face. Nous préférons rester là et nous baigner dans cette
eau cristalline.
Plus loin, la route se transforme en chemin puis disparait. Nous
roulons directement sur la plage recouverte cette fois-ci de cailloux et
de pierres volcaniques. Nous rattrapons la route un peu plus haut. Ce côté de
l'île est moins abrité et nous ne trouvons pas de nouvelles plages alors nous
revenons gentiment sur Vaiea pour cloturer notre promenade par une ballade sur
le front de mer.
L'heure du retour a sonné. Au moment de notre embarquement, on nous remet le
traditionnel collier à fleurs. Ce rite n'est pas réservé aux seuls touristes,
il est ancré dans les coutumes polynésiennes. Pour preuve, ce groupe de
tahitiens qui paré des superbes colliers et couronnes de tiaré rembarquent sur
le Maupiti express. Tandis que les enfants plongent du quai que nous venons de
libérer, nous jetons un dernier coup d'oeil sur Maupiti et saluons son charme
indolent auquel nous venons de succomber avec délectation.
Dimanche 30 Janvier
Aujourd'hui c'est notre dernier jour sur Bora Bora et surtout le dernier jour
de notre périple. Alors nous comptons en profiter pleinement jusqu'à la
dernière goutte. On se rejoue alors un pot-pourri des meilleurs moments sur une
ile du pacifique. Un coup de masque et tubas au milieu des coraux pour un ultime
coup d'oeil sur ces fonds marins si facilement accessibles. David découvre une
pieuvre qu'il taquine gentiment. La bestiole nous fait alors la démonstration
de ses extraordinaires capacités : elle change de couleur et de motif à
volonté. C'est bluffant, on dirait que quelqu'un appuie sur un interrupteur et
elle se pare d'une nouvelle livrée aux couleurs luminescentes. Finalement,
agacée par notre petit manège, elle s'enfuit d'un coup de tentacules.
Nous faisons un tour en canoe pour replonger plus loin, dans le jardin de
corail et pour se remplir les yeux de tous ces panoramas incroyables. Puis, une
dernière virée à la plage de la pointe de Matira et ses eaux limpides
régulièrement fréquentées par différentes sortes de raies qui viennent se
promener au milieu des baigneurs.
Et puis forcément le moment fatidique arrive. La nuit vient de tomber, nous
ne profiterons pas de magnifique spectacle qu'offre le survol des îles. Nous
nous retrouvons à Tahiti, à l'aéroport de Faaa. L'attente interminable,
laisse augurer du temps infini que prendra notre vol de retour. Los
Angeles - Londres - Paris, dans vingt quatre heures, nous serons de retour en
France. Heureux, bien sûr de revoir notre famille, nos amis et notre chat
Murzouk, mais tiraillés par le regret que notre aventure se termine déjà et
interpelés par cette appréhension : comment allons-nous nous réadapter à
notre future vie de travailleur sédentaire ? Une chose est sure, nous avons une
liste bien longue d'endroits où on voudrait retourner, une encore plus longue
de sites que nous n'avons pas eu le temps de découvrir et une de futures
explorations en perspectives.
Un merci infini,
à tous ces anonymes qui nous ont aidé quelque soit leur
pays, religion ou couleur de peau,
à toutes ces rencontres avec qui nous avons tant partagé,
aux Kapsudiens et aux internautes pour leurs messages et
leurs visites,
à nos familles et nos amis pour leur encouragement
constant,
à Totoy et sa vaillance à toute épreuve,
à David sans qui tout cela n'aurait jamais été possible.
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