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Le Journal de KapSud en Australie du Sud, dernière partie
Auteur kapsud
Source KapSud
Publication du 26/10/2006 pour Internet
Modifi� le 28/07/16
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Arrivé à Ceuta

 


Mardi 4 janvier

Le vent a soufflé toute la nuit faisant tanguer Totoy comme une coque de noix au milieu d'un océan déchaîné. Au matin, nous retrouvons ce paysage de landes désolées battues par les vents tandis qu'un émeu passe nonchalamment à côté de nous.

 

                   

 

Nous continuons notre périple vers le sud par cette journée maussade. Il ne fait que 17 degrés et une pluie fine crachine de temps en temps. Après les 150 kilomètres à longer la lagune, nous découvrons de vieux forages, avec des derricks en bois qui datent du milieu du 19ème siècle. Ils ont été construits par des chinois qui sont venus creuser ici pour trouver de l'or. Nous passons ensuite à Kingston qui, à en croire l'immense langouste postée à l'entrée de la ville doit être la capitale de ce délicieux crustacé. Nous faisons un détour par le Cap Jaffa pour tenter de voir un phare sur l'eau mais en vain. Enfin nous atteignons Robe une petite station balnéaire animée avec des eaux d'une couleur incroyable même sous un ciel gris. Le vent n'a toujours pas faibli et nous nous réfugions de nouveau dans le fourgon pour pique-niquer. Nous arpentons ensuite les rues de la petite ville pour trouver des langoustes pour le souper car on ne peut pas se permettre de passer à côté des spécialités locales.

 

                   

 

Nous enchaînons par la suite par un détour par Mount Gambier où l'on peut admirer de beaux lacs de cratères surgissant de la plaine. L'un d'entre eux, appelé à juste titre le Lac Bleu, se pare d'une couleur aigue marine l'été et vire au gris l'hiver sans que personne ne connaisse l'origine de ce mystère. Sous la pluie fine, la route semble encore plus monotone. Nous traversons une région d'exploitations agricoles à perte de vue. En fin d'après midi, nous changeons d'état et passons à celui de Victoria.  Il pleut et il fait bien froid quand nous atteignons Warrnambool qui sera notre étape du soir. C'est une station balnéaire populaire où nous trouvons facilement un camping très fréquenté. Alors pour se consoler de cette journée presque hivernale rien de tel qu'un apéro à base de champagne local pour se mettre en bouche, suivi de nos succulentes langoustes accompagnées de cèpes du pays basque. Pour ne pas briser l'harmonie de ce repas frugal, les fraises du pays feront parfaitement l'affaire et notre dernier chocolat de Haigh's constituera le clou final. Et oui, regrouper 4 gourmands comporte quelques risques de tentation.

 

 

 

Mercredi 5 janvier

 

                   

 

Pendant que Bernard et Marie vont saluer une de leur connaissance en ville, nous nous reposons par une bonne grasse matinée. Sur les conseils de leur ami, nous nous rendons à Port Fairy où nos hommes ont rendez-vous avec le célèbre steak de 900 grammes de la plus vieille auberge de l'état du Victoria, très typique. Deux bonnes raisons pour venir ici. Mais ce ne sont pas là les seuls atouts de Port Fairy. 

 

                   

 

Cette charmante bourgade est un port de pêche, avec de mignonnes bicoques en bois datant de 150 ou 200 ans, très bien entretenues. Port-Fairy est aussi réputé pour être un haut lieu de la baleine. Il n'y a plus de chasse à la baleine, par contre, on y observe toujours le passage des cétacés pendant la saison d'hiver. Nous profitons de la sortie du soleil pour flâner le long des canaux, admirant les bateaux des pêcheurs et les maisons colorées et leur petit coin terrasse qui donnent sur l'eau. Une bien agréable promenade qui nous mène en bord de mer. 

                   

 

Nous quittons le bord de mer pour explorer un ancien cratère de volcan qui sert de réserve à la faune sauvage. Celle-ci s'avère peu farouche. A Tower Hill, nous rencontrons tour à tour kangourous nonchalants, émeus en famille et  koalas endormis. 

 

                   

 

Finalement nous avons eu beaucoup de chance d'avoir une belle accalmie avec un beau soleil qui a duré presque toute l'après-midi. Alors quand on rentre à notre camping de Warrnambool sous la pluie on n'y prête quasiment pas attention, sauf que ça nous donne un excellent prétexte pour nous consoler une fois de plus avec de délicieuses langoustes !

 

Jeudi 6 janvier

De nouveau ce matin cocktail golf pour les uns, internet pour les autres c'est à dire moi. A en croire Bernard cette partie de golf à Port Fairy valait le détour : "Nous avons fait notre partie de golf sur le superbe links de Port-Fairy, aux fairways entretenus, aux greens manucurés, aux roughs inextricables tellement ils sont denses des herbes tenaces qui s'accrochent contre vents et marées (enfin, surtout vent), aux couleurs de contrastes vert irlandais et de bleu turquoise de l'océan indien, aux averses violentes, nombreuses, dans un ciel gris anthracite, avec de la grêle même, puis au ciel bleu zébré par les nuages qui passent à la vitesse grand V, et, enfin, au vent, au vent, encore au vent. Un vent énorme, permanent, un vent qui exige de jouer au golf comme on joue sur les côtes irlandaises ou écossaises." Pour ma part, même si ça a été compliqué de trouver un cyber café où je puisse faire mes mises à jour correctement, ma matinée a été moins dantesque ! 

 

                   

 

Poussés par le fort vent qui ne nous quitte plus, nous reprenons la route le long de la côte sud de l'Australie. Paraît, aux dires des locaux, que nous avons droit à un été exceptionnellement froid et venté car tout nous vient directement  de l'Antarctique. D'ailleurs, les concurrents de la course à la voile Sydney-Hobart en ont fait les frais dans le détroit de Bass, entre l'Australie et la Tasmanie: la moitié de la flotte de voiliers ordinaires a dû abandonner et, parmi les maxis, Skandia a cassé sa quille et démâté, et Konica-Minolta a cassé aussi. Seul Nicorette a tiré son épingle du jeu et, évidemment, a fait un tabac en arrivant en tête à Hobart. 

 

                   


Toujours est il que nous roulons sur la Great Ocean Road, une route touristique qui longe la côte sud de l'Australie jusqu'à Melbourne. A cet endroit, on se croirait transporté en Normandie. De grandes falaises de calcaire, très érodées, très découpées, avec des morceaux que le temps a détaché de la terre ferme et a laissés planter dans la mer: des aiguilles, des arches, et des pointes. Le point d'orgue s'appelle les douze apôtres : un ensemble de pointes tout droit sorti de la mer. Bien qu'il ne fasse qu'une petite douzaine de degrés et que le vent souffle avec toute la vigueur possible, les lieux sont très fréquentés. Difficile de flâner dans ces conditions alors on continue. La route quitte la côte et s'enfonce dans les terres pour traverser une zone au relief plus accidenté. Il est temps de trouver un endroit pour dormir alors comme les environs semblent peu habités nous empruntons la première piste qui longe un pré à n'en plus finir puis n'aboutit à rien d'autre qu'à un pont coupé. Ca fera parfaitement l'affaire. Et puis maintenant, on est rôdé pour les soirées d'hiver en plein été : langoustes, champagne et belote. Etonnamment, on finit par s'en accommoder sans peine !


Vendredi 7 Janvier

 

 

Pour démarrer, nous traversons la péninsule du Cap Otway, l'un des points les plus au sud de l'Australie continentale. La route serpente parmi une zone de forêt très humide, sur une vingtaine de kilomètres. A la température près - il fait à peine 11 degrés ! - on se croirait dans une forêt tropicale : des eucalyptus très denses, des fougères arborescentes immenses, des cascades, des sentiers humides et glissants, et des pentes à 20% !!! 

 

              

 

A à la sortie de la forêt, retour sur la Great Ocean Road et là, changement de décor: la plage. La plage des cartes postales australiennes, avec du sable jaune pale, la mer avec toutes les nuances du bleu, du bleu nuit au turquoise, et des vagues, et donc, des surfeurs car en Australie, quand il y a une vague, il y a au moins un surfeur dessus. Pour toutes les générations, toutes les couleurs de peaux et tous les sexes, ici le surf comme tout autre sport nautique ou à l'air libre est une véritable religion. Nous grimpons le long des sentiers pentus et glissants pour admirer la vue sur Apollo Bay. Bien que le soleil ne soit pas vraiment de la partie, nous ne le regrettons pas vu la majesté du point de vue. 

 

                   

 

Puis redescente au coeur du village envahi par une cohorte de compétiteurs de triathlon. Lorsque nous arrivons au port, à la recherche de notre désormais incontournable langouste,  nous tombons sur un poissonnier pour le moins original. D'abord le chaland est attiré par un air de musique classique qui s'échappe de l'échoppe. Peu banal. Puis, sur la devanture de sa boutique, il affiche des poèmes qu'il rédige, apparemment au rythme de un par mois, avec certains qui sont retouchés le mois suivant. Il nous interpelle devant son étalage et comme il reconnaît notre accent français, il nous taquine sur les mérites comparés de nos fruits de mer qui n'ont bien sûr pas la saveur de ses produits ! Nous ne demandons qu'à le croire, même si en tant que chauvins de base, nous sommes très dubitatifs sur ses affirmations au vu de nos expériences passées. Enfin et surtout, qualité essentielle, il a des langoustes fraîches. Evidemment, nous n'avons pas su résister, et le menu de ce soir ressemblera comme deux gouttes d'eau au menu de la veille: langoustes fraîches, arrosées du Trilogy de Jacob's Creek, avec une petite variante toutefois, nous avons ajouté cette fois des poires Belle-Hélène pour terminer. Cette fois, promis, juré, on ne recommencera plus.

 

                   

 

La Great Ocean Road reprend son parcours pittoresque le long des falaises escarpées. La côte est de plus en plus découpée et les points de vue spectaculaires se succèdent à un rythme époustouflant. Nous faisons ensuite une incursion dans l'intérieur des terres ou plutôt des petites montagnes couvertes de forêt humide. Quantités de ballades sont possibles pour tous les niveaux pour découvrir ce biotope unique. C'est un festival de plantes et arbres de toutes sortes, mais les stars sans aucun doute sont les magnifiques fougères arborescentes qui déploient d'un cercle parfait leur frêle et néanmoins imposante corolle aux rayons généreux du soleil. De jolies cascades ponctuent les parcours bucoliques longeant généralement les ruisseaux qui finissent par s'enfoncer dans une végétation inextricable. Une halte pleine d'oxygène et de chlorophyle. 

 

                   

 

Les poumons gonflés à bloc, nous redescendons longer la côte qui à cet endroit est réputée dans le monde entier comme la Mecque du surf : Lorne, Torquay en sont les parfaites illustrations. Puis nous arrivons à l'entrée de Port Philip Bay que nous traversons en ferry, toujours pour la sensation du voyage dans le voyage. Nous passons de Queenscliff à Sorrento de l'autre côté en une demi-heure. Nous souhaitons découvrir quelques facettes de la péninsule de Mornington, langue de terre séparant la baie de l'océan. Quasiment toute la côte intérieure est munie de campings nature comme on trouve régulièrement dans les réserves naturelles australiennes. Sauf que, ils sont pris d'assaut et tous complets : certains réservent d'une année sur l'autre. N'oublions pas qu'ici nous sommes en plein dans les grandes vacances scolaires. Nous cherchons plus d'une heure avant de trouver enfin un camping à Dromana. Il doit fermer dans quelques jours, son propriétaire ayant finalement cédé aux sirènes des promoteurs immobiliers. 

 

 

Samedi 8 Janvier

 

                   

 

Nous remontons la péninsule vers Melbourne. Cette fois-ci nous traversons une zone balnéaire plutôt chic avec des villas d'architectes démesurées, dans le plus pur style australien côtier. Puis sur la plage de très jolis cabanons multicolores sagement alignés égayent le paysage si sombre aujourd'hui. D'authentiques anciennes cabanes de pêcheurs qui, pour la plupart, ont été converties en résidence secondaire. Puis nous quittons la côte, pour rejoindre l'autre mégalopole d'Australie : 3,5 millions d'habitants, presqu'autant qu'à Sydney son éternelle rivale. 

 

                   

 

Arrivée par Kilda Road, extrêmement chic, avec ses petites villas et cottages victoriens, très large, qui longe de grands parcs et le lac avec le circuit de Formule 1. Kilda Road longe aussi les courts de tennis où se déroulera l'Australian Open, premier grand tournoi de tennis de l'année, qui démarre la semaine prochaine. Passé le centre à l'architecture pour le moins éclectique, nous enchaînons sur Elizabeth Road, qui remonte au nord vers notre camping. 11 km de commerces en ligne droite sans discontinuer, dans une rue rectiligne partagée en deux par la ligne de tram. Mais cette fois-ci le standing a bien changé, des commerces de Barbès: vêtements, électroménager, vêtements, coiffeurs, vêtements, resto de tous types, vêtements, boulangeries, vêtements, laverie, vêtements, vêtements, meubles, etc... Avec une foule multicolore, multiculturelle, multi-tout: indiens, pakistanais, somaliens, turcs, vietnamiens, maltais, libanais, sri-lankais. A tout moment, on est transporté d'un bout à l'autre de la planète. 

Nous nous installons pour un séjour prolongé dans notre camping. Comme nous déjeunons encore et toujours à l'heure espagnole, il est bien tard pour faire une virée en ville, immanquablement la plupart des commerces seront fermés alors mes collègues optent très facilement pour une partie de golf et moi pour une partie d'internet.

 

Dimanche 9 Janvier

 

 

Aujourd'hui c'est dimanche, donc petit déjeuner de circonstances avec pancakes concoctés par David. Il faut bien prendre des forces avant d'arpenter les rues de Melbourne. Le centre ville est typique des villes construites à la va-vite dans les années 1850 à la suite des découvertes d'or et de la richesse soudaine qui en a résulté. Il est rectangulaire, découpé en blocs d'immeubles séparés par des rues se croisant à angle droit. L'architecture des bâtiments a certes évolué depuis 150 ans, mais le schéma général d'urbanisme est resté. Mais au coeur de ce centre tout bascule, c'est le résultat de couches de temps successives au cours desquelles les architectes de chaque époque se sont éclatés, et ont construit là où il y avait un peu de place un bâtiment selon les canons de leur époque donnant à l'ensemble un résultat des plus éclectiques. 

 

                   

 

Mais dès qu'on se balade à pied à l'intérieur de ce qui ressemble à un vaste quartier d'affaires, changement de décor. Outre les très beaux bâtiments datant de l'époque victorienne, Melbourne regorge de ruelles et de galeries à l'italienne datant du 19ème siècle et, recelant de véritables trésors: sols en mosaïque "romaine" ou en dallage damier diagonale noir et blanc, plafonds décorés en stuc, colonnes de marbre, fers forgés, et boutiques de luxe de tout type. On y a même retrouvé notre chocolatier préféré, Haigh's, à qui nous rendons une petite visite pour voir s'il n'a pas perdu la main.  On y trouve aussi des passages extrêmement étroits gavés de petits restos de toute nationalité et très branchés.

 

                    

 

Au delà du centre historique, Melbourne s'étend à perte de vue. Pour mieux s'en rendre compte, rien de tel qu'un panorama depuis  les 250 mètres de la plus haute tour de la ville. Nous y voyons les courts de tennis de la Rod Laver Arena qui vont accueillir la semaine prochaine le premier tournoi 2005 du Grand Chelem, le grand ovale de cricket, le lac Albert autour duquel se déroule le Grand Prix de Formule 1 en mars, et partout les grues qui s'activent pour façonner le Melbourne des années qui viennent. Puis nous partons nous balader sur l'autre rive de la rivière Yarra, au sud, avec son casino et son super hôtel de luxe, son paséo et ses innombrables bistros et vendeurs de glaces si tentateurs. 

En fin de journée, nous avons un court mais dense aperçu de ce qui constitue Melbourne, une cité moderne, fière de son passé mais résolument tournée vers l'avenir, une ville pleine de vie, attrayante par sa diversité culturelle et architecturale, son amour pour l'art, les plaisirs de la table et aussi le sport. Nul doute que le réveillon aurait été ici plus animé qu'à Adélaïde ! 

 

 

Lundi 10 Janvier

 

 

Nous quittons Melbourne pour finir sur une charmante route de campagne, 150 kilomètres, soit une broutille à l'échelle du pays. Une route sous le soleil franchement revenu avec un allègre 30°, bordée de part et d'autres d'eucalyptus, avec quelques fermes éparses au milieu de nulle part. On sent bien qu'on approche de Bendigo, la ville qui roule sur l'or. De magnifiques chevaux de course, beaux et racés peuplent les près verts, clôturés d'une délicate bordure blanche. Déjà que les courses hippiques sont un des passe-temps favoris des australiens, cette région du Victoria en est réputée pour être friande, héritage de la période faste de l'or. Et après les premiers chevaux, un hippodrome, monumental au coeur de la rase campagne. Puis on arrive à Bendigo but de notre escapade. C'est une ville riche, et qui l'a été encore plus autrefois. En témoignent ses nombreux bâtiment d'époque victorienne, plus tape-à-l'oeil les uns que les autres, avec une prédilection pour les banques.  

 

                   

 

                   

 

Après un aperçu rapide de la ville de Bendigo, visite in-situ d'une mine d'or, la Central Deborah Mine (qui, au passage, appartient aujourd'hui à la De Beers sud-africaine). Habillage en mineur (si, si, mineur), avec casque et lampe frontale, et descente à - 60m (niveau - 2). Le puits comporte 17 niveaux jusqu'à - 410 m, à chaque niveau correspondent une galerie et son filon. Visite très pédagogique, à 17° (aux niveaux très inférieurs, la température peut atteindre jusqu'à 50°), à la lumière des frontales, avec manipulation du marteau piqueur, ce qui donne une idée des conditions de travail des mineurs jusqu'en 1954, date à laquelle cette partie de la mine a été fermée pour manque de rentabilité. En revanche, des filons ont été découverts aux alentours mais à une profondeur bien supérieure : - 800 m et sont toujours en exploitation. Et aujourd'hui, plutôt que de remonter la roche (qui contient le quartz qui, lui-même, contient l'or) par wagonnets vidés dans une cage d'ascenseur qui remonte ensuite à la surface, ils ont creusé un tunnel hélicoïdal jusqu'à - 800 mètres qui fait, déployé, une vingtaine de kilomètres, et qui permet à des camions de descendre directement aux galeries chercher la roche par remorques de 50 tonnes !!! Une heure de descente pour les camions !!!  Ici, l'or est contenu en quantités minuscules dans des veines de quartz, elles-mêmes noyées au milieu d'une roche quelconque. D'ailleurs, les mineurs extraient le quartz et seul un processus particulier en surface permet de séparer l'or du quartz broyé. Et côté performance, dans les 15 premières années d'exploitation de la mine, ils ont extrait 1 tonne d'or sur 64.000 tonnes de caillasse. 

 

 

Pour terminer, visite des ateliers de surface (broyage, séparation, etc...) et ... travaux pratiques : le visiteur devient chercheur d'or. La mine met à la disposition des visiteurs, moyennant quelques pièces de monnaie, des fragments de roche et quartz, qu'il broie et qu'il trie dans sa soucoupe remplie d'eau, en secouant pour séparer les parties légères (poussières, sables) des parties lourdes (cailloux, or). Le visiteur peut également chercher le trésor dans les tas de petits fragments de roche destinés à être broyés. Et chacun d'espérer trouver LA pépite ou plus modestement une petite paillette. C'est un travail long et fastidieux mais on se prend très vite au jeu, avec la tête pleine d'images de la ruée vers l'or. 

Bien que nous avons cherché tous les quatre avec la plus vive ardeur, nous partons aussi riches que nous sommes arrivés. Alors on reprend les campervans, et nous voilà repartis sur les routes brûlantes, direction Nagambie. A Nagambie, il n' y a rien, sauf que c'est une des portes de la Golburn Valley, une des vallées à vignobles de l'Australie.  Nous installons donc le camp de base à Nagambie, aux portes du premier chai à tester. 

 

Mardi 11 Janvier

 

                   

 

Une fois de plus, nous partons en quête de vignobles, nos deux amis ayant pour mission de se faire une idée la plus complète possible des vins australiens. On attaque en premier lieu par la version business. La propriété s'appelle Mitchelton, majestueuse. On y entre par une allée bordée de citronniers et d'oliviers, en alternance, et la première chose qu'on voit, c'est une espèce de tour de guet. De là-haut, un beau panorama sur le vignoble nous attend. Ici, c'est vraiment la production de vin façon industrielle avec le marketing qui va avec. Le climat étant plutôt sec, les pieds de vigne sont arrosés par un système centralisé d'arrosage, avec tuyaux percés courant sur toutes les rangées de vignes. Côté marketing, ils ont bien compris que le vin et l'art se marient parfaitement dans un business fort lucratif. Le Visitor Centre héberge donc une galerie de peinture, plutôt moderne, dont les reproductions ornent les étiquettes des bouteilles.  Les bouteilles sont aussi d'un design très élaboré, et emballées dans des supports très ... design (caisses en bois ornées, casiers en plastique dur translucides, très tendance, etc...). Le vin n'est pas extraordinaire mais on se laisse facilement tenté : l'objectif est atteint. 

 

 

 

Ensuite, direction Haywards, et un décor tout différent. On arrive par une piste en gravier de 1 km dans un paysage d'Andalousie : eucalyptus, herbes jaunes, vaches noires mais sans les toros. Puis, en suivant une allée seulement bordée d'agapanthes, on arrive dans un petite cour en herbe, face à un mur de tôle sur lequel est peint hâtivement "Vente" avec une flèche vers la droite. Personne à l'accueil, un comptoir en méchant bois avec les prix écrits sur des ardoises suspendues au mur, et un "catalogue" beaucoup plus léger que chez Mitchelton : Riesling en blanc, Cabernet-Sauvignon et Shiraz en rouge. On appuie sur le bouton prévu pour appeler et une corne de brume se fait entendre dans la maison attenante. Arrive une mamie sans âge. Au fur et à mesure que nous testons ses échantillons de vins, s'enclenche une discussion avec elle, passionnante. Il ressort qu'elle et son fils font du vin comme des artisans, mais avec un raffinement tout anglais. Elle en est toujours au système de mesures "impérial", comme elle dit et n'arrive pas à se mettre au décimal. Et trouve toujours exorbitant le prix du champagne français dont elle garde en mémoire le prix de la bouteille il y a 50 ans (7 livres anglaises, dans les 70 francs français) qu'elle compare à son salaire hebdomadaire de l'époque (10 livres, 100 francs). Une Miss Marple qui aurait décidé de faire du vin ! Nous repartons quelques exemplaires de Shiraz sous les bras avec cette fois-ci une pointe de terroir. Comme quoi, tout espoir n'est pas perdu. Nous voulions tester deux approches différentes du vin dans la Goulburn Valley, nous n'avons pas été déçus ! 

 

 

Mais nous sommes encore bien loin de Sydney alors le reste de la journée sera consacré à avancer sur la route. Plus de 500 kilomètres sur la M31 à travers la campagne à l'andalouse. Au soir, nous faisons escale à Yass, quelque part sur la route entre Melbourne et Sydney, à proximité de Canberra, capitale politique de l'Australie, que nous visiterons demain. Le camping que nous trouvons est à l'image du village, il respire l'Australie profonde. Une nuée de petits perroquets galas, au plumage gris et rose, nous souhaitent bruyamment la bienvenue. Ces bruits maintenant si familiers seront bientôt de simples souvenirs alors on s'en imprègne avec déjà un brin de mélancolie. 

 

Mercredi 12 Janvier

 

                   

 

Dernière étape touristique de notre périple, Canberra la capitale de l'Australie. Une situation qui frôle l'aberration, au milieu de nulle part, à mi-chemin entre Melbourne et Sydney les éternelles rivales. Canberra est une ville qui ne devrait pas exister. Il y a 100 ans, à l'emplacement de Canberra, il n'y avait rien ou disons rien de plus que la campagne que nous avons traversé hier : des eucalyptus, des herbes jaunies par le soleil, et des vaches noires. Jusque là, les australiens s'administraient en 6 états distincts (6 colonies) + 1 territoire du Nord, gérant leur vie de manière autonome dans les zones où la colonisation s'était déployée. Sous la pression des britanniques, ils ont décidé, en 1901, de constituer une fédération, un Commonwealth, regroupant les 6 états (le Territoire du Nord, avec les aborigènes, étant traité séparément). Et, puisque ce nouveau Commonwealth constituait un état, il a fallu lui trouver une capitale. Impossible de mettre d'accord Sydney, la britannique, la pionnière, et Melbourne, la puissante, la riche. Il a donc été décidé de créer de toutes pièces une capitale située entre les deux villes. Et ce fut Canberra, née en 1913. Une sélection d'architectes a été organisée pour créer un projet complet de ville avec artères, lac artificiel, infrastructures, et bâtiments se référant à la même architecture. Canberra c'est donc une ville artificielle, constituée de bâtiments administratifs (le Parlement, le Mémorial des soldats, le Musée National, ...) et des résidences très cosy des fonctionnaires qui y travaillent près de quelques tours qui composent le centre ville. 300.000 habitants, quand même.

 

                   

 

L'avenue principale aussi large et vide qu'une piste d'aéroport constitue, en toute simplicité, la perspective qui aboutit au Parlement. On se croirait revenus aux belles heures des délires de Ceaucescu ou dans une cité tout droit sortie de l'imaginaire d'un dessinateur de BD.  Le clou, c'est le Parlement, au bout de cette allée, de l'autre côté du lac. Architecture osée mais fonctionnelle, avec des matériaux nobles (bois et marquetteries, pierre, marbre, granits, tentures, etc...), pelouse sur le toit, et couleur des chambres assorties : Assemblée Nationale en bleu / vert et Sénat en rose. Et à part ça, pas grand chose de plus mais le moins qu'on puisse dire c'est que c'est vraiment surprenant.

 

Nous reprenons ensuite la route pour la côte que nous retrouvons à Wollongong, station balnéaire assez importante.  Comme la fin approche, nous nous tentons un resto gastronomique sur le front de mer. Très beau plateau de fruits de mer, mais fade de goût. Les critères de définition de la gastronomie ne sont définitivement pas les mêmes entre les australiens et nous. Nous sommes servis par une serveuse qui parle français, ce qui n'est pas des plus habituels. Elle est moldave et se trouve en Australie pour parfaire son anglais après avoir passé 5 ans à Orléans pour apprendre le français.  Elle a choisi Orléans pour être sûre de ne parler que français, sans être influencée par une quelconque proximité de frontières. De son propre aveu, elle n'a pas été déçue !!! Et quand elle nous a entendu, elle a tout de suite voulu nous servir. Depuis hier soir, elle a envie de découvrir le Sud-Ouest.  

 

Jeudi 13 Janvier

Aujourd'hui, journée glandouille, la seule du séjour pour permettre à nos copains de souffler un peu avant de repartir pour la France demain. Sous les 35 degrés affichés au compteur, nous préparons nous aussi notre retour qui sera plus tardif mais de quelques jours seulement. Nettoyage en règle de la voiture et premier tri des affaires que nous emmèneront pour notre dernière escale. Bernard et Marie de leurs côtés, se font une virée shopping pour écouler les derniers dollars australiens.

 

Dernier apéro qui rompt avec la toute nouvelle tradition que nous nous sommes instaurée : le vin rouge du cru et les bâtonnets de carottes sauce mexicaine cèdent leur place à un excellent Sauternes et ses toasts au foie gras, on ne se refait pas !

 

Vendredi 14 Janvier

Dernier jour australien pour nos amis. Après avoir restitué le véhicule de location à son propriétaire, on se fait une ultime virée des plus touristiques en guise d'adieu à cette fantastique ville de Sydney. Un repas au sommet de la tour panoramique Sydney Tower constituera donc le point d'orgue de notre séjour dans la capitale de coeur de l'Australie. Après avoir arpenté les rues et faubourgs de la ville, navigué dans son immense baie, il ne nous manquait plus qu'un point de vue aérien pour terminer la découverte de la cité sous tous les angles, moins impressionnant que Melbourne mais tout aussi instructif. Mais il faut déjà partir. Nous raccompagnons Bernard et Marie à l'aéroport pour leur long voyage vers la France, avec dans la bouche comme un goût de répétition générale avant notre propre retour. 

 

 

Il ne nous reste que quelques jours avant que nous aussi nous quittions le sol australien. Cette pensée nous empreint déjà de mélancolie. Nous sommes bien silencieux quand nous quittons Sydney. Alors, comme pour conjurer le sort inéluctable, nous empruntons cette fois-ci la route du Harbour Bridge pour atterrir un nord de la ville, dans un camping très fréquenté et sans âme. Le ciel s'est couvert et le vent redouble de force. L'ambiance est maussade aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur. Toute chose a une fin, nous le savions mais jusqu'à tout à l'heure, c'était juste un futur Maintenant c'est un futur qui va se concrétiser très vite. 

Pour terminer, je vous livre une alexandrinade de derrière les fagots composée par Bernard qui est à la source de tous les récits des jours passés ensemble aux antipodes :

Il était une fois au fond de l'Australie
Un crieur d'aventures qui courait le pays
Pour conter à l'envi, du dimanche au lundi,
Les moments d'aujourd'hui qui filaient devant lui.

Le jour sitôt levé, il humait l'air du temps,
Observait l'horizon du côté du Levant,
Posait son regard neuf sur les choses et les gens
Et lisait dans leurs vies comme on lit un roman.

Et quand tombait le soir sur l'outback étouffant,
Son bivouac déployé au milieu du néant,
Il couchait sur papier le sens de ces instants.

Et plus tard, dans la nuit, les ombres projetaient
Ces lignes éphémères sur des ondes modulées
Que diffusait Hermès sur la toile des branchés.

 

 

Samedi 15 Janvier

 

Nous rejoignons la côte toute proche. Battue par les déferlantes, elle a été sculptée ici en piscines naturelles. Le club de natation qui s'y est installé draine le flot continu des sportifs et motivés de tout poil. Aujourd'hui, le ciel est gris, le vent fort transforme le clapot en houle cinglante, et la rive bien qu'abritée réserve de temps en temps quelque forte vague. Et pourtant, il en faudrait bien plus pour dissuader jeunes et moins jeunes avides de leur bain quotidien. Nous ne sommes pas aussi courageux et nous nous réfugions dans le doux cocon de notre Totoy pour poursuivre notre exploration. 

 

                   

 

Au hasard d'une halte, nous tombons sur une facette très british du pays. Un groupe de personnes vêtus de blanc de pied en cap, à l'élégance surannée toute britannique, s'adonne à un jeu de boules croisement entre pétanque et bowling sur un gazon au vert impeccable. Nous nous baladons ensuite autour de Broken Bay, péninsule très peuplée et probablement très chic au vu des magnifiques maisons qui longent la route. Au détour des virages, les vues sur la baie nous surprennent toujours par le nombre de bateaux et voiliers qui peuplent ces eaux. Sur les rivages, les amateurs d'activités nautiques sont tout aussi nombreux, en témoignent les nuées de surfeurs qui pratiquent leur sport favori. Nous nous replions sur la route principale avec un arrêt à Brooklyn, un petit village que nous avions déjà repéré lors de notre passage avec les parents de David. Lorsqu'on roule sur la highway, on surplombe cette petite bourgade située en contrebas du pont autoroutier et réputée pour ses huîtres. Une dégustation de nos coquillages préférés ne sera pas de trop pour fêter le retour du soleil.

 

              

 

Nous retrouvons ensuite la côte au niveau de Terrigal, une petite station balnéaire chic et branchée, très fréquentée par les vacanciers, avec mention spéciale pour les surfeurs. Que l'on parcoure les rues bordées de cafés animés, les plages abritées de la baie ou la côte déchiquetée par les vagues puissantes de l'océan, partout flotte un doux parfum de vacances estivales. Cette fois-ci, c'est une partie de criquet qui se déroule sous nos yeux. Nous tentons de percer les mystères de ce sport mais une fois de plus, il nous échappera. Nous ne sommes donc pas encore assez contaminés par la culture anglo-saxonne pour en apprécier les subtilités. 

 

              

 

La région est un immense dédale entre rares forêts, vastes agglomérations, innombrables baies et criques découpées et alambiquées et côte déchiquetée de l'océan. Nous contournons la ville industrielle de Newcastle par l'intérieur pour nous rabattre de nouveau sur une mince bande de terre, coincée entre l'océan pacifique et l'immense baie de Port Stephens. Ce nouveau bout du monde que nous venons de trouver s'appelle Nelson Bay. L'endroit est encore une fois magnifique avec une activité touristique importante mais très conviviale. Un tour au port nous permet une fois de plus d'observer la passion des australiens pour tout ce qui touche à la mer. Les lieux sont réputés pour la pêche au gros. La prise d'un superbe marlin confirme la justesse de cette réputation. Enfin la présence d'un golf nous convainc définitivement de trouver un bivouac dans les environs. Mais la tâche n'est pas facile, même les campings sont complets. Finalement, on trouve un endroit un peu reculé en surplomb d'une jolie anse au bord de la quelle tout le monde vient pique-niquer pour la soirée.

 

Dimanche 16 Janvier

 

              

 

Une grasse matinée marque le début de ce dimanche. Comme prévu, David part faire un golf. Le cadre est splendide, les fairways verdoyants sont jalonnés d'immenses eucalyptus mais le charme caché de ce golf se révèle totalement lorsque les kangourous font leur apparition sur les greens. Je ne suis pas sûre que cette situation étrange soit prévue par le règlement si strict de ce jeu. 

 

              

 

Nous poursuivons notre journée comme de parfaits touristes que nous sommes devenus. Ballade sur le port, sur le front de mer, shopping dans les boutiques, farniente avec vue sur la superbe baie. Toute la panoplie y passe. Nous restons sous le charme de la station jusqu'au bout puisque nous y passons de nouveau la nuit.

 

Lundi 17 Janvier

 

Nous délaissons notre petit paradis pour retourner sur Sydney. Une longue journée de paperasses diverses, d'internet et de collecte de souvenirs nous y attend. Les avenues commerçantes immenses canalisent la foule des consommateurs qui ne savent pas où donner de la tête entre les galeries commerciales à n'en plus finir et les boutiques aux devantures les plus attirantes et spectaculaires possibles. Lassés de cette foule fourmillante, nous nous replions vers le havre de paix de la côte sud de Sydney. Nous quittons la route principale pour une descente d'enfer en bas du plateau rocheux. Un dénivelé incroyable nous plonge en contrebas sur la côte déchiquetée. On se retrouve sur les bords de l'océan, à flanc de falaise dans un surf camp des plus basiques. C'est parfait pour une de nos dernières nuits sauvages.

 

Mardi 18 Janvier

 

                  

 

Nous prenons notre dernier petit-déjeuner de voyageurs en contemplant la beauté sauvage des lieux. Pour compléter la carte postale, une surfeuse tente de dompter les flots tumultueux malgré sa situation délicate. On s'en met plein les yeux car on sait que c'est notre dernière escapade dans l'Australie nature. Les prochaines heures seront consacrées à terminer la mise au point de notre départ et surtout du retour de Totoy par bateau. Nous abordons dorénavant la fin du séjour sous un angle purement urbain et citadin ce qui est loin de nous enchanter mais on ne peut y couper.

 

Mercredi 19 Janvier

Pendant que je termine les derniers préparatifs, David est allé faire un golf très tôt ce matin. Nous faisons la check-list des papiers à garder avec nous, les billets d'avion, les passeports, les papiers de la voiture. Puis c'est le tour des affaires qu'on doit emporter pour notre dernière escale. C'est en fait assez disparate, maillot et affaires légères pour Tahiti sans oublier nos affaires de plongée. Oui mais voilà nous faisons escale un soir à Auckland et même si c'est l'été on a été un peu échaudé par notre virée sur l'île en décembre, alors on charge quand même les affaires froides dans les sacs. L'heure est maintenant venue d'amener Totoy dans les faubourgs de Sydney, chez le transitaire. 

Il fait super chaud, le trafic est dense, pour couronner le tout il y a des travaux partout sur la portion qui nous intéresse. Total des courses il est presque 16 heures et on n'a toujours pas trouvé l'entrepôt. Je commence à stresser car ça fait plusieurs fois qu'on fait demi-tour et qu'on tourne en rond depuis un bon moment et les Australiens finissent souvent leur journée tôt. Toutes les indications sont faussées à cause des travaux. Finalement, après beaucoup de bataille, on arrive dans la zone portuaire qui est à une bonne vingtaine de kilomètres de la côte !

Comme d'habitude, on se retrouve comme un chien au milieu d'un jeu de quilles, notre cas étant peu courant. On parle à plusieurs individus jusqu'à tomber sur le bon. On gare Totoy dans l'entrepôt car la mise en conteneur se ferra plus tard. On donne les clés, les papiers et voilà, le gars nous dit aurevoir. Pas un reçu, pas un papier officiel, rien. Ils peuvent se barrer avec notre 4x4 tranquilles, tout juste si je dois pas pleurer pour avoir une copie d'une espèce d'ordre d'embarquement ! On trouve ça hallucinant, on espère qu'on retrouvera notre Totoy sans problème. 

On bataille pas mal aussi pour récupérer un taxi pour aller à la gare car on n'a pas le courage de se taper plusieurs kilomètres en sac à dos sous cette chaleur écrasante. Train puis hôtel près de l'aéroport. Ambiance morose. C'est toujours aussi dur de se séparer de notre Totoy.

 

Jeudi 20 Janvier

Jour J - Ce matin, nous quittons l'Australie pour de bon. Oh bien sûr, nous embarquons pour une escale paradisiaque, mais le sentiment qui domine c'est la tristesse, car Tahiti ne sera qu'un sursis avant notre retour pour la France. 

Au moment de monter dans l'avion, j'ai la gorge nouée et le coeur serré, la sensation de quitter un ami pour un long moment. On a adoré l'Australie et surtout les australiens si sympas avec nous. Rien à voir avec l'Afrique qui restera éternellement notre destination fétiche, mais quand même de grands espaces de nature et de liberté. Nous sommes arrivés sur l'île continent six mois auparavant. Et même s'il nous aurait fallu plus de temps, nous l'avons exploré dans des conditions idéales, avec une liberté absolue et cela nous sera très difficile de revenir et recommencer ainsi une nouvelle découverte aussi riche en sensations. Mais nous n'en sommes pas là, au contraire. Pour l'heure, nous nous dirigeons vers le coeur du Pacifique, dernière escale de notre périple.

 

                


 


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