Arrivé à Ceuta
Jeudi 5 Août
Nous quittons l'Afrique par avion depuis Johannesburg et arrivons au petit
matin à Perth. Il pleut. Ce n'est pas le seul changement. Nous devons passer
les douanes et la quarantaine australiennes et c'est pas du tout comme avant.
Très rigoureux, très carré, on n'est plus habitué, ça fait tout drôle. On
pourrait presque dire que ça manque de charme mais n'exagérons pas !
En ville, nous retrouvons nos repères d'occidentaux bien qu'ici cela soit
plutôt à la sauce anglo-saxonne. Nous passons la journée à tenter
d'organiser la suite de notre périple. Après plusieurs mois d'hiver, on a
vraiment envie de chaleur et de soleil, alors en attendant que Totoy arrive sur
le nouveau continent, on s'embarquera pour les îles Fidji et de là on verra la
suite. Il nous faut aussi trouver un endroit pour manger et dormir. Sans Totoy,
on se retrouve un peu comme un escargot sans sa coquille, ça nous fait bizarre
de ne plus avoir notre chez nous, mais ici les logements ne manquent pas et ça
nous fait découvrir le monde des backpackers, c'est à dire des routards sac à
dos.
Vendredi 6 Août
Nouveau saut de puce en avion, cette fois-ci pour débarquer à Sydney.
Formalités et décalage horaire nous font arriver en milieu d'après midi sous
le soleil frais printanier. La navette censée nous déposer à notre point de
chute, nous fait visiter le centre ville hérissé de buildings, et les
faubourgs, aux bâtiments victoriens. Au final, il est bien tard quand on
atterrit à notre auberge et la visite de Sydney sera pour une autre
fois.
Le quartier voisin est très vivant. Il y a beaucoup de monde dans la rue
principale pour fêter le début du week-end. Les bars et les restaurants,
principalement asiatiques, attirent la foule. On en choisit un au hasard et
comme tous les australiens, nous allons acheter notre bouteille de vin dans le
"bottle store" d'à côté et la ramenons au restaurant. Une coutume
sympathique et peu onéreuse qu'il serait bon d'emmener en France. Nous sortons
ensuite prendre un verre dans un bar très animé au coin de la rue. Jeunes et
moins jeunes sont réunis autour d'une bière et au fur et à mesure que l'heure
avance l'ambiance monte. Ca fait plaisir de sortir tranquille.
Samedi 7 - Lundi 9 Août
L'avion est presque complet et quand on arrive à Nadi, certains ont
visiblement trop fêté leur départ en vacance. Nous passons les jours suivants
à organiser notre séjour. Malheureusement pour nous, c'est plutôt la haute
saison avec beaucoup de touristes australiens, néo zélandais. Nous ne pouvons
pas partir de suite dans les îles car toutes nos options de logements sont
complets et nous devons changer de destination. Nous irons donc sur la côte de
corail sur l'île principale.
En attendant, nous en profitons pour décompresser. David perfectionne
son golf dans le parcours champêtre voisin tandis que je dois rester une
journée entière devant internet pour cause de transfert de site. Et oui, il y
a beaucoup de photos sur www.kapsud.net
et il n'y a plus assez de place pour les
prochaines. Je dois changer de formule d'hébergement web pour continuer à
faire vivre notre site internet. Des heures passées devant un ordinateur à tout
retransférer et à reconstruire le site. Et dire qu'il y en a qui croient que
c'est des vacances !
Mardi 10 - Jeudi 12 Août
Nous partons en bus pour la petite île de Robinson Crusoe que nous
atteignons après un court transfert en bateau. Ce n'est pas vraiment ce à quoi
on s'attendait et Robinson aurait du mal à trouver un coin tranquille
pour s'installer avec Vendredi ! C'est plein de monde qui fait la queue pour
aller au lunch. Plusieurs animations sont proposées aux nombreux clients. On se
croirait au Club Med avec ses GO sauf que c'est bien plus spartiates comme
installations. Finalement, en fin de journée, une bonne partie de l'île se
vide. Les gérants ont trouvé un concept qu'ils amortissent à fond : un jour
sur deux, les croisiéristes d'un jour débarquent sur l'île pour plusieurs
heures. Pauvre Robinson ! Le soir, nous avons droit à l'élection de "Miss
travestie" entourés d'un public style "party" d'Ibiza, ce n'est
pas vraiment ce qu'on est venu chercher aux Fidji.
Heureusement, il est assez facile de rester à l'écart de cette agitation et
l'île recèle des facettes bien sympathiques même si le temps est plutôt
moyen. L'exploration à pied ou en kayak est agréable et nous laisse
découvrir les beaux paysages de terres vallonnées et vertes de la côte d'en
face. Le soir, nous avons droit à une démonstration de danses traditionnelles.
L'enthousiasme et le coeur des danseurs ne laissent aucun doute sur leur passion
pour cet art, ce qui rend leur performance encore plus impressionnante.
Nous revenons à Nadi, centre touristique névralgique, pour préparer notre
séjour dans l'archipel des Yasawas. A cause de l'affluence, nous sommes
obligés de réserver tout notre parcours Ca nous change terriblement de notre
voyage africain où tous les matins nous partions sans savoir où nous
dormirions le soir ! Au milieu de toute cette foule de voyageurs anglophones,
nous avons l'agréable surprise de tomber sur Guillaume et Simone, jeune couple
franco-autrichien. Les Fidji ont la réputation d'être la destination du
Pacifique la plus abordable pour les budgets des globes-trotters, c'est
pourquoi, on retrouve ici autant de gens qui font le tour du monde en sac à
dos.
Cela fait bien longtemps qu'on n'a pas parlé français avec des compatriotes
et nous passons une très joyeuse soirée à échanger nos expériences
respectives et petites anecdotes.
Vendredi 13 Août
On embarque avec Guillaume et Simone sur le gros catamaran jaune qui fait la
navette dans les îles Yasawa. La mer est forte puis de plus en plus agitée.
Le ciel
gris est devenu menaçant puis le vent et la pluie se sont levés. Bref si ce
n'est pas une tempête, ça y ressemble fortement. La durée de notre trajet
me semble interminable à taper sur la
mer et absorber les énormes creux sous le vacarme assourdissant de la coque
métallique du bateau qui cogne violemment contre la houle. Beaucoup de monde
est malade et, bien qu'épargnée par le mal de mer grâce aux miracle des
comprimés, les derniers moments sont un véritable enfer pour moi. C'est avec
un soulagement immense, que, quatre heures après notre départ de Nadi, nous
embarquons dans une coque de noix pour notre gîte sur la petite île de Nacula.
La barrière de récif nous protège de la houle déchaînée et nous nous
échouons doucement sur la plage, juste à temps pour éviter les trombes d'eau
qui se déversent. Ca commence fort !
Nous prenons possession de notre
"bure", case traditionnelle des Fidji où nous passons le reste de
l'après midi car
maintenant la tempête fait rage et moi, je dois me remettre de notre trajet en
bateau du matin.
Le soir on trouve un autre couple de jeune français Germain et Clémentine. Il
est venu faire son stage de médecine à Suva la capitale des Fidji. Son stage
terminé, il a pu mesurer l'écart entre les pratiques médicales dans un pays
en voie de développement et un pays comme la France. Une partie acharnée de
belote coinchée achève cette soirée
sympa.
Samedi 14 Août
La tempête est enfin passée et a lavé le ciel de ses nuages. Il fait
presque beau. Après avoir exploré à pied, un côté de la côte, nous partons
à la pêche dans le très beau site appelé "Blue Lagoon". Nous
sommes au beau milieu d'un ensemble d'îles et îlots fréquentés par les
bateaux de croisière qui font figure de géants à coté des autres barques
fragiles. Le cadre est très beau.
Nous devons d'abord accoster sur cette plage célèbre pour récupérer des
appâts. Notre capitaine nous montre comment chasser les crabes. Simple. Il
suffit de le repérer sous le sable et de creuser plus vite qu'il ne s'enfonce
et de le coincer. Le passage de la théorie à la pratique n'est pas bien
brillant. Alors que le capitaine a déjà attrapé 2 individus, nous en sommes
encore à nous demander à quel signe on reconnait qu'un crabe est enfoui sous
le sable. Munis de notre précieuse moisson, nous retournons à la croisée des
différentes passes, là où le courant garantit la nourriture pour les poissons
et donc le butin pour les pêcheurs. Armés d'une simple ligne à la main, le
capitaine nous fait la démonstration du lancer et pêche 2 poissons quasiment
coup sur coup. David fait la tentative à son tour mais sans succès. Nous ne
saurons pas si c'est le changement d'appât (on a remplacé le crabe par du
poisson) ou l'adresse du pêcheur qui est en cause. Bien sûr nous optons pour
la première option pour justifier notre retour bredouille.
Au gîte, c'est la soirée "lovo" qui commence. Nécessitant
plusieurs heures de préparation, c'est le repas des grandes occasions. La
nourriture emballée dans des feuilles de bananiers, cuit dans un four creusé
dans la terre, tapissé de pierres brûlantes, et recouvert de terre. C'est
aussi l'occasion de s'initier au rituel du kava qui régit la vie des clans dans
les sociétés mélanésiennes du Pacifique. C'est une boisson fabriquée à
partir de la racine d'une plante réduite en poudre. Outre l'importance dans les
liens sociaux des tribus, cette boisson a des effets relaxants et apaisants sans
effet secondaire important bien qu'il y ait polémique scientifique sur ce
sujet. Une fois le protocole respecté, nous pouvons goûter le mystérieux
breuvage. Il faut le boire d'une seule traite et vite après, je sens ma langue
qui s'engourdit, les lèvres qui picotent légèrement et une douce fatigue
m'envahit. Apparemment j'y suis plutôt sensible car David, pour sa part, ne
sent rien de particulier. On nous propose une autre coupe. Je m'en tiens là, le
goût terreux immonde et la texture étrange du liquide me dissuadent
facilement. Ce n'est pas le cas de nos hôtes masculins qui passent la soirée
à régulièrement s'enfiler une rasade de kava !
Dimanche 15 Août
Le soleil rayonne de toute sa force. Cette fois-ci nous partons découvrir
l'autre côté. Une longue promenade le long des plages de sable et de roches
nous fait enfin découvrir les beautés paradisiaques des Fidji.
Les eaux cristallines, les plages de sable blanc, le soleil et les cocotiers
alternant avec la mangrove, tout y est pour nous plonger dans le mythe des îles
du sud bien que nous n'avons pas encore trouvé le lagon turquoise.
Les eaux sont cependant magnifiques, nous offrant des dégradés incroyables
de bleus sous un ciel pur, seuls au monde.
Mais il est déjà l'heure de partir. Nous rembarquons sur notre gros
catamaran jaune. C'est une navette touristique bien sûr, mais qui a aussi un
rôle vital dans l'approvisionnement de ces îles éloignées. C'est toujours un
spectacle coloré et amusant d'assister à l'appareillage du gros bateau par les
nombreuses petites barques des îles voisines.
Cette fois-ci, la météo est agréable et nous restons sur le pont à
admirer les îles montagneuses, couvertes de végétation luxuriante avant
d'arriver à notre nouvelle destination. Matacalewu, veut dire longue plage et
on comprend de suite pourquoi en arrivant : une longue plage blanche, incurvée,
bordée de cocotiers nous attend.
Nous cédons sans mal à la cérémonie de " l'afternoon tea" dans
le petit village voisin composé de quelques familles vivant très simplement
sur cette île.
Lundi 16 - Mardi 17 Août
Notre pension de famille est plus spartiate que la précédente mais tout
aussi agréable grâce à la bonne humeur constante de nos hôtes. Les fidjiens
sont très cools, vraiment pas stressés, toujours souriants avec une jolie
fleur d'hibiscus ou de frangipanier coincé derrière l'orreille. Tout le temps
en train de chantonner et souvent en train de se faire des blagues, ils prennent
la vie du bon côté et leur bonne humeur est communicative. On se laisse aussi
facilement gagner par le "fidji time" qui est justement l'absence de
temps c'est à dire apprécier le temps qui passe sans regarder l'heure. On s'y
convertit plutôt facilement même si on a des progrès à faire !
Farniente, pêche, promenades, repas, départs et arrivées de visiteurs
rythment nos journées. Nous ne sommes pas de grands aquatiques et malgré le
soleil, quand il est présent, nous avons du mal à nous mettre à l'eau. Nous
admirons la patience des villageois qui pêchent avec des techniques
rudimentaires : à l'épervier, à la ligne à la main ou au harpon. Quand le
ciel se couvre les couleurs vives disparaissent changeant radicalement la
perception des paysages.
Nous traversons une bonne partie du lagon à pied à marée basse pour
embarquer sur la barque qui nous emmène au catamaran. Nous arrivons sur la
grande île de Naviti. Du gîte familial nous sommes passé au complexe
touristique moyen plus important aux procédures bien rôdées. Nous faisons
connaissances avec des néo-zélandais, parmi eux, une vieille dame qui parle un
excellent français.
Ils nous invitent à se joindre à eux pour aller nager avec les raies mantas
demain matin.
Mercredi 18 Août
C'est le petit matin et la mer est déjà formée. Notre guide réussit à me
convaincre d'essayer le tuba alors que je ne sais pas nager et pire, j'ai une
forte appréhension de l'eau. Dès le réveil, avec une eau froide et des
vaguelettes trop fortes à mon goût, le résultat ne se fait pas attendre : je
resterai au sec sur le bateau. Nous sommes une dizaine embarqués sur le petit
bateau, à subir la mer houleuse tant bien que mal. Nous arrivons à la passe
réputée pour ses raies mantas. Ces raies noires géantes, se laissent emporter
par le courant pour se nourrir du krill et plancton puis reviennent à contre
courant pour refaire le même circuit. Dans la passe, les vagues sont encore
plus heurtées et le courant est très fort. Après une séance de repérage
épique, tout le monde se met à l'eau pour suivre le guide, sauf moi bien sûr.
Une seule raie est présente mais cela suffit au bonheur des nageurs qui
arrivent à se frayer un chemin dans cette agitation frénétique et dans la
tourmente des eaux assez tumultueuses. Même vu d'en haut, c'est un spectacle
incroyable de voir ce magnifique animal déployer ces nageoires de haut en bas,
avec une grâce majestueuse, donnant plus l'impression de voler dans les eaux
que de nager. De telles conditions agitées, écourtent l'expérience mais tout
le mode est ravi d'avoir rencontré cet animal fabuleux.
Nous devrions aller visiter un village de l'autre côté de l'île mais la
mer est vraiment trop mauvaise. Nous nous rendons dans un village voisin où se
déroule un tournoi entre équipes de rugby pour les garçons et basket-ball
pour les filles.
Le public, est installé à l'ombre des toits de palme tressés, tandis que
les fervents supporters et supportrices ne quittent pas les sportifs des yeux
depuis les limites du terrain. Tout le monde offre un spectacle coloré avec les
chemises à fleurs et les robes missionnaires. L'ambiance est incroyable et
atteint son paroxysme quand un essai est marqué. Qu'est-ce que ça doit être
quand c'est la finale de la coupe du monde.
Retour encore pénible en bateau puis lunch réparateur avant de rembarquer
sur le gros catamaran pour arriver à Kuata petite île aux reliefs volcaniques
spectaculaires. Comme d'habitude, on explore la plage et on assiste à un
superbe coucher de soleil.
Nous retrouvons un gîte familial à l'ambiance simple et décontracté. Ils
gèrent l'affaire tout en gardant leur mode de vie traditionnel. La cuisine est
installée dans une grotte avec toute la batterie d'ustensiles éparpillée un
peu partout. Le soir, les hommes de la famille déroulent une natte un peu à
l'écart, s'assoient en tailleur et s'adonnent au rituel du Kava jusque tard
dans la nuit.
Jeudi 19 Août
Nous prenons encore une fois le bateau pour l'île de Waya où se déroule un
tournoi de rugby entre grands, de la plus haute importance si on en croie le
personnel du gîte. C'est encore un rendez-vous haut en couleurs avec les
fidjiens avec le rugby élevé au rang de religion, pas moins.
Le spectacle est autant sous les toits de palme ou dans les cuisines à ciel
ouvert que sur le terrain. Quelques cérémonies dont le sens nous échappent se
déroulent dans les clans des spectateurs et toujours le kava, omniprésent.
Pour la dernière fois, nous prenons le gros catamaran jaune pour rentrer sur
Denaurau et quitter les Yasawa si accueillantes.
Vendredi 20 - Mardi 24 Août
Notre tentative pour rejoindre les îles Tonga ou Samoa reste vaine, nous
nous rabattons sur un séjour standing sur la côte de Corail, dans un complexe
de haut niveau. Malheureusement, le temps n'est pas de la partie et il pleut la
plupart du temps ne nous laissant pas l'occasion de découvrir la région. Nous
prenons notre mal en patience, tournant en rond dans l'hotel, bien contents
quand même d'être là et pas coincés dans un "bure". Quelques
accalmies nous permettent de bénéficier des installations sportives et de nous
défouler de notre petite frustration. Le mardi matin, nous hélons un mini-bus
sur le bord de la route, pour nous rendre à Suva, la capitale et son parc
tropical.
Nous parvenons à notre logement en évitant la pluie mais celle-ci ne
s'avoue pas vaincue et il pleut des cordes pendant des heures et des heures
jusque dans la nuit.
Mercredi 25 Août
Le ciel est gris, menaçant mais reste stable. Nous tentons notre chance pour
découvrir le parc de Colo-i-Suva. Nous pénétrons dans la forêt tropicale par
un petit sentier qui descend puis remonte puis redescend encore dans la forêt.
La canopée dense nous masque le ciel, nous sommes immergés dans un océan de
verdure. Ruisseaux, cascades, piscines naturelles agrémentent le parcours de ce
magnifique parc. L'atmosphère est humide mais heureusement fraiche ce qui rend
la ballade agréable.
Nous prenons ensuite le bus pour le Nord. Nous avons eu de la chance d'avoir
une accalmie pour nous promener car maintenant la pluie tombe drue. Nous nous
enfonçons dans les terres montagneuses par la King Road, route spectaculaire
qui longe une grande et belle rivière. On a du mal à entrevoir les paysages entre les gouttes de pluie, mais le peu qu'on aperçoit laisser présager de
superbes paysages. La rivière marron est entourée de forêts de grands arbres
d'un vert très foncé. Certains en fleurs d'un rouge vermillon, donnent une
note colorée dans cet ensemble sombre surmonté d'un ciel noir.
A chaque village dispersé, le bus s'arrête le temps de charger ou de
laisser descendre tout le monde qui attend avec un bon paquet de provisions tout
en prenant bien sûr le temps de discuter, fidji time ! La route se change en
piste de graviers et serpente encore plus dans la montagne. Sur la rivière
toujours présente, les villageois se déplacent sur des radeaux de fortune en
bambous.
Au bout de plusieurs heures de trajet, le chauffeur s'arrête à un
croisement et nous fait signe de descendre. Apparemment on est arrivé. On
débarque au milieu de rien, il ne nous reste plus qu'à marcher un kilomètre
et demi avec nos sacs pour prendre le bateau. Qu'est-ce que Totoy nous manque
!
Nous arrivons enfin au petit port bien heureux de nous alléger de nos fardeaux.
Nous avons tout notre temps pour nous reposer car ils attendent un bus de
clients avant de nous emmener sur l'île. En fin d'après midi, nous embarquons
enfin sur le bateau qui nous conduit à Nananu-I-Ra.
Jeudi 26 Août
Après une grasse matinée pour attendre que la pluie passe, nous continuons
par une après midi maussade à tourner en rond. Pas de chance avec la météo.
Heureusement, une accalmie nous permet d'aller explorer l'autre côté de l'île
en grimpant sur l'autre face de la montagne. Les vues sur la côte sont superbes
mais auraient quand même mérité plus de soleil
On longe la crête, bénéficiant de belles vues sur la mer et sur la grande
île de Viti Levu ou la baie de Rakiraki, puis on emprunte le sentier des
chèvres et des chevaux pour descendre sur un plage déserte et isolée. Pas
assez de chaleur pour en profiter mais la ballade valait le coup.
Vendredi 27 Août
Le temps est un peu plus clément que la veille et avant de repartir, on
regrimpe la colline pour admirer de nouveau les paysages avec un peu plus de
couleurs.
Il est déjà temps de reprendre la bateau pour revenir sur la grande île.
Une navette nous attend pour nous emmener à Nadi. Ce côté de l'île est
complètement différent de ce qu'on a vu jusqu'à maintenant. Très plat, c'est
le royaume de la canne à sucre. Des champs de la grande plante sucrière
s'étalent partout. C'est la pleine saison du ramassage, tous les moyens sont
bons pour transporter la précieuse récolte, charettes, tracteurs et surtout
des camions n'arrêtent pas de circuler dans tous les sens rendant le trafic
très dense. Dans les champs, les travailleurs sont très affairés et dans
beaucoup d'endroits, un petit train circule pour récupérer les chargements
dans sa multitude de wagonnets. La communauté indienne ici est fortement
implantée.
On arrive assez bousculés à la marina de Denarau pour une fois de plus
prendre le bateau. Ce sera un gros catamaran pour nous mener à Mana, petite
île de l'archipel des Mamanucas. Pour une fois, nous débarquons sur un ponton,
ça change. Mais nous devons marcher sur la plage pour rejoindre notre
backpacker, une maison située en plein coeur du village. L'ambiance est très
bizarre car une haute clôture sépare le resort de luxe du reste de l'île,
voilà pourquoi on a du marché sur la plage. En fait la moitié de l'île appartient
à ce complexe de haut rang, avec son propre aérodrome. Par contre les
lieux de vie des deux auberges à petit budget sont collées contre cette
clôture. Très étrange comme atmosphère.
Samedi 28 Août
Lever tranquille. Le soleil montre enfin le bout de son nez. Nous partons faire le tour
de l'île. En chemin, nous rencontrons des gamins fort occupés à pêcher et
ramasser des coquillages du moins c'est ce que nous devinons. A l'image des
Fidjiens, ils nous saluent d'un grand sourire et se font un plaisir de poser
pour la photo avant de repartir comme dans un tourbillon, à leurs occupations bien plus
importantes.
Nous voyons enfin des coraux tout proches de la côte lorsque les rochers
descendent dans la mer, des étoiles de mer d'un bleu profond mais pas de petits
poissons multicolores. De superbes perspectives s'ouvrent sur les nombreuses
autres îles
environnantes
On trouve même un vrai lagon turquoise. On s'y trempe pour se rafraîchir
car le soleil est ardent même avec quelques nuages.
L'après midi s'écoule doucement, partagée entre farniente, kayak dans le
lagon qui ne nous laisse pas voir de poissons tropicaux et discussion avec des
membres de l'équipe nationale de rugby à 7 de Tunisie qui sont en séjour d'entrainement
ajoutant enfin une touche méditerranéenne.
Le soir, toute les enfants assistent à la diffusion à la télé du film
Blue Lagoon avec Brooke Shield qui a été tourné dans les Yasawas. C'est un
vrai régal de les voir s'extasier, rire et s'inquiéter pour les
héros.
Dimanche 29 Août
David part à 5 heures 30 du matin à la pêche avec un pêcheur, son
unique et ultime tentative pour attraper un gros poisson. Mais il revient à 9 heures
bredouille malgré une superbe touche. Son ami pêcheur en est tout désolé
pour lui et n'en revient pas. Mais ça doit être comme le mauvais temps,
exceptionnel. Un dernier coup d'oeil sur la jolie île, et nous quittons
l'archipel pour rejoindre Nadi et la fin de notre séjour dans les Fidjis.
Lundi 30 Août
Nous nous levons encore très tôt pour prendre l'avion pour Sydney puis
Perth. Nous laissons derrière nous les Fidjis, qui nous ont fait découvrir un
peuple extrêmement accueillant, souriant, chaleureux, très amateur de danses
et de chansons, qui s'est adapté au monde moderne tout en préservant son mode
de vie traditionnel et sa culture. Pour les plages de sable blanc et les lagons,
il semble que cela sera pour une autre fois. Maintenant, il nous tarde une seule
chose : récupérer notre Totoy et partir en vadrouille dans ce vaste continent
qu'est l'Australie.
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