Arrivé à Ceuta
Mardi 27 Avril
Nous franchissons la barrière et le militaire nous montre du doigt les
bureaux où nous devons nous rendre. Mis à part l'attente du monsieur chargé
des passeports étrangers, les formalités se déroulent rapidement et même
dans la bonne humeur. La route est vraiment mauvaise et truffée de militaires
armés qui marchent en plein milieu. Dans les nombreux villages disséminés le
long, on nous salue en nous montrant le poing fermé avec le pouce levé comme pour nous dire que c'est super qu'on soit venu
ici.
Nous retrouvons du bon goudron à Cacongo, où au point de contrôle on nous
envoie en ville pour nous autoriser ou pas à continuer. Là bas, la
personne concernée nous redirige vers les services d'immigration de Cabinda.
Nous y arrivons à midi, et grâce à un jeune rencontré à l'Alliance
Française, ces dernières formalités sont réglées rapidement.
On va à la banque pour changer de l'argent et c'est le banquier lui même
qui me désigne les gens avec qui je change directement nos CFA en
Kwanzas. Il ne nous reste plus qu'à filer directement à
l'aéroport pour une mission bien plus délicate : trouver un avion pour mettre
Totoy dedans et nous avec, pour atterrir directement à Luanda et éviter ainsi
la République Démocratique du Congo ou Congo Kinshasa. Cette idée très
originale nous a été donnée par un autre voyageur français qui nous a
précédé de quelques mois et qui a utilisé ce moyen de transport si
particulier (Un grand merci à Guillaume pour le tuyau !).
En fait plusieurs fois par jours
des avions cargos militaires atterrissent et décollent vers Luanda. Il faut
juste arriver à y monter dedans ! Bien sûr, cela n'a rien d'officiel, il faut
juste trouver les bonnes personnes. Nous cherchons en premier lieu à l'aéroport
et on tombe sur un
homme qui parle français et qui se propose comme intermédiaire pour notre
négociation avec le chef de la base militaire. Il nous dit de revenir en début d'après
midi le temps qu'il traite notre cas. Pendant ce temps, on va manger dans une
gargotte en face de l'aéroport. Notre négociateur nous rejoins accompagné
d'un officiel vu le badge qui est suspendu à son cou. C'est d'accord pour notre
prix, rendez-vous à 15 heures sur le parking de l'aéroport. Quand on se gare
sur le parking l'homme nous attend mais pour dire que l'avion prévu est plein.
Il faut revenir demain matin à 9H30.
Il nous faut passer la nuit ici. Malheureusement pour nous Cabinda vit de l'industrie du pétrole et le dollar
y est roi. Les tarifs proposés pour une nuit dans des hôtels pour travailleurs
du pétrole sont exorbitants rien à moins de 100 euros. De toute façon, très
peu d'hébergements sont possibles. On se rabat sur les missions catholiques
mais mon portugais plus que rudimentaire ne nous permet pas d'obtenir
satisfaction. Lassés de tourner en rond, nous revenons à l'Alliance Française
où José nous prend en charge et fait le tour de la ville avec nous pour nous
aider. Il convainc les soeurs de la mission et après l'avoir ramené chez lui,
nous nous installons dans la cour de l'école.
Mercredi 28 Avril
On se lève avant le début de l'école pour ne pas trop perturber le
fonctionnement. Mais la cour est très vite remplie d'une nuée d'élèves qui
sont très matinaux et visiblement impatients d'aller en classe. A peine
arrivés au parking de l'aéroport, un militaire de la base d'à côté vient nous chercher et nous dit que le vol de 15h
est confirmé et qu'on peut venir directement vers 14 heures. Ayant quelques
heures a tué, nous parvenons, toujours grâce à José, à dégotter un
cybercafé extrêmement lent mais il marche ! Le resto qu'on trouve est à
l'image de la ville, on dirait qu'elle est "ravitaillée par les
corbeaux" comme on dit : sur une carte de 4 pages de menus, seule une
salade est possible !
14 heures pétantes, on arrive à la base. le gardien nous laisse entrer sans
problème. On nous montre où on doit se garer. Le temps passe mais pas d'avion pour nous.
On s'installe pour faire un scrabble. Il y a beaucoup de va et vient de voitures
et de piétons dans la base. C'est la fin de l'après midi et toujours rien. Une
voiture passe et s'arrête. Un blanc nous demande en anglais s'il peut nous
aider. On lui présente notre cas et il nous répond que ça va être compliqué
car notre voiture est trop grosse pour les avions cargos habituels. Diagnostic
que nous confirme Andrej un de ses amis russes qui est venu examiner Totoy à sa
demande. Le modéle d'avion permettant d'emporter Totoy est un Antonov 12 et il
n'y en a aucun de prévu aujourd'hui. Nitzan, qui est
israélien, nous propose de parler directement au commandant de notre cas car il
le connait bien. Plus tard, on nous fait signe de rentrer dans les bureaux. Le
commandant est là, il nous offre une bière et parle avec Nitzan. Il appelle
ensuite un collègue à Luanda et parle d'un Land Cruiser blanc demain à 9
heures, raccroche puis nous met la télé satellite française, nous fait signe
qu'il revient et s'en va. Nitzan le suit. Nous attendons un petit moment. Puis
la nuit tombe. Pas mal de monde s'affaire autour de nous. On entend un avion qui décolle puis plus rien. On
attend.
A 21 heures, tout le monde semble parti et on se retrouve tout seul dans le
bureau. On trouve enfin quelqu'un et on essaie de lui faire comprendre notre
situation très particulière. Il appelle le commandant qui nous a à priori
oublié, et on comprend qu'on doit revenir demain matin à 7 heures. Comme c'est trop tard pour retourner à la mission, on va à une pension
médiocre où on est arrive à négocier un prix si on part avant 6 heures du
matin !
Jeudi 29 Avril
Lever 5h15. On va direct à la base. On se fait le petit déjeuner sur place.
On attend l'avion de 9h mais il n'est pas là. On ne comprend pas trop.
Peut-être qu'on a mal interprété et que c'est 9 heures du soir mais pourquoi nous
faire venir à 7 heures du matin ? Toujours est-il qu'il faut se contenter
d'attendre. A la base, tout le monde nous connait maintenant et nous salue. On a
le temps de discuter avec Jolie une secrétaire qui parle un peu français car
elle a été réfugiée en RDC ou avec le commandant en 3 de la base. Il est subjugué par notre
voiture qu'on fait visiter à un peu tout le monde d'ailleurs. Andrej, qui de
par sa fonction est informé des plans de vol, nous dit qu'il n'y a pas de gros
avion prévu aujourd'hui tout en soulignant que ça peut changer beaucoup dans
la journée. Ca ne nous encourage pas mais on attend quand même. Ce coup-ci on
déballe la table et les chaises et on essaie de s'occuper tant bien que mal dans la
chaleur ambiante. On attend ainsi toute l'aprés-midi. Régulièrement quelqu'un
de la base passe en disant que leprochain avion est le bon. Mais la nuit tombe et rien
pour nous. On attend très tard, jusqu'à 9 heures car on ne sait jamais. Mais Nitzan
qui nous a reconnu dans l'obscurité sur le tarmac nous dit que ce n'est pas la peine de
rester là. On n'a vraiment pas le moral et on décide de se payer un des deux
hôtels de luxe pour se remotiver. En fait ça n'a rien de luxueux, c'est juste
un niveau un peu élevé et surtout très cher.
Vendredi 30 Avril
Comme maintenant on connait les habitudes de la base, on sait que ce n'est
pas la peine d'être trop matinal. On s'arrête juste avant acheter du pain
frais et tout le marché nous reconnait. On arrive à la base et on fait notre
petit rituel, On dit bonjour à tout le monde, on sort notre table et les
chaises et on s'installe pour le petit déjeuner. A notre grand regret on voit
le même scénario de la veille qui se déroule. En plus le commandant est parti et ne revient que dimanche. Le problème c'est
qu'on n'a pas beaucoup d'autres possibilités. Le bateau de
toute façon ce n'est pas plus prévisible que l'avion et c'est aussi cher. La
route, nous n'avons pas étudié cette option car ça nous oblige à passer par
la RDC alors qu'on n'a pas de visa et réentrer en Angola pour lequel on a
épuisé notre visa à entrée simple. On s'en veut de s'être coincé dans ce
coin perdu et si cher.
C'est vraiment épuisant pour les nerfs car on comprend à peine un peu de
portugais et on ne sait pas trop ce qui se passe. Sans cesse c'est le chaud et
le froid qu'on nous souffle dessus. On est obligé de rester à la
base au cas où, et rien n'arrive. Tous nous disent qu'il y a un très gros
avion pour nous bientôt, juré, craché, promis. Mais à chaque fois, ce sont
toujours des petits avions cargos qui embarquent des marchandises et aussi
beaucoup de passagers civils ou militaires qui font ainsi la navette entre
Cabinda et Luanda en payant bien sûr le commandant avant tout qui redistribue
à l'équipage. On est sans
cesse ballotté entre espoir et désillusion. C'est assez pénible. Demain, si
on n'est pas encore parti on ira en premier lieu se renseigner au port.
Heureusement, les gens sont super sympas avec nous. On arrive à discuter en
baragouinant un peu de portugais et d'espagnol. Et puis beaucoup de personnes parlent un peu le français car ils ont vécu en RDC à cause de la
guerre. C'est ainsi qu'on entend souvent la réflexion assez déconcertante :
"J'aimerais bien faire votre métier de touriste". Ils croient qu'on
est payé par le gouvernement pour visiter les pays ou qu'on va écrire un livre
et le vendre. On a dû mal à leur faire comprendre qu'on ne gagne rien (au
contraire !) et qu'on fait ça car c'est notre rêve depuis toujours. Je crois
que notre réponse les surprend autant que nous avec leur question.
Toujours est-il qu'on est presque les derniers à partir de la base. Nous
avons fait nos adieux à Andrej car il part en week-end à Lobito. Sans notre
source d'informations la plus fiable ça va être encore plus dur.
Nous testons encore une autre pension à qui on diminue le prix demandé de
moitié vu qu'il n'y a pas d'eau courante. Ms à part ça, c'est un logement
correct qui reste abordable.
Samedi 1er Mai
Ce matin nous changeons d'itinéraire et partons nous renseigner au port. Le bateau
qui fait la navette entre l'enclave de Cabinda et l'Angola est encore à Soyo et
il repartirait d'ici lundi matin. Une vague idée du prix et l'obligation de boucler l'affaire dimanche matin au plus
tard sont les seules autres informations que nous arrivons à obtenir. On a au moins
un plan de secours même si ça fiabilité est douteuse. On retourne à notre chère base. Les jours défilent et
pendant ce temps notre durée de visa raccourcit à vue d'oeil.
En milieu de matinée, il commence à avoir une activité inhabituelle autour
de notre voiture. Beaucoup de monde passe et la jauge du regard. Puis soudain le
commandant en 3 vient nous voir. Il nous dit qu'il y a un avion cargo qui vient
d'arriver pour nous et si on veut, il s'occupe de tout à condition qu'on lui
donne l'argent. On est OK même si on n'aime pas payer avant d'avoir le service
! On attend, fébrile. On enlève tout ce qu'on a sur la galerie et on le case
tant bien que mal à l'intérieur. A peine fini, il faut partir sur le tarmac.
On ne sait pas encore comment on va monter dans l'avion !
Les passagers descendent, puis les marchandises sont déchargées à coup de
trans-palettes. On vérifie nos passeports. Ils installent une sorte de rampe et
on nous fait signe de monter. On s'engouffre dans la carlingue. C'est un
équipage russe qui pilote nos manoeuvres. Ils arriment la voiture. Pendant ce
temps les passagers s'installent avec leurs bardas harcelés par les manoeuvres
angolais. Ca parle russe et ça hurle portugais, on est un peu perdu. La
moindre place est occupée. Les hélices rugissent, la porte se ferme, on se
cramponne à nos sièges, attachons nos ceintures (si, si !) et l'avion décolle. On y
croit à peine et pourtant c'est bien vrai, on est dans la voiture,
confortablement installé et Totoy vole au dessus de la côte angolaise. C'est vraiment la
chose la plus extraordinaire qu'on a faite jusqu'à maintenant ! Jamais, il y a quelques semaines encore on aurait imaginé cela. En quelques minutes, les
interminables heures d'attente sont effacées.
Une heure après, nous atterrissons à Luanda. Nous devons refaire un certain
nombre de formalités. Les officiers, dans un premier temps peu amènes, se
révèlent finalement sympathiques et nous sommes peu après lâchés dans cette
immense ville, sans aucun plan bien sûr. Nous tentons de nous diriger vers la
côte, mais nous avons du mal à nous repérer. La circulation est dense et il y
a beaucoup de routes. Nous traversons d'immenses bidonvilles cernés par des
montagnes de détritus qui dégagent une puanteur extrême dans cette chaleur.
C'est un vrai capharnaüm dont on arrive quand même à se tirer en essayant
systématiquement d'aller vers la mer. Heureusement, nous avons des indications
grâce à notre ami Bernard qui vient régulièrement en mission de travail ici
ce qui nous évite d'être complètement perdu. On continue vers la "Ilha"
une petite île reliée à Luanda par un pont, quand, soudain, on aperçoit des
tentes de toits sur des Land Rovers. Ca doit probablement être les 2 couples
d'américains qui nous précèdent et avec qui nous sommes en contact par email
depuis le Gabon. Comme on est mort de faim après toutes ces émotions, on va
d'abord se payer un bon repas dans un cadre superbe : nous faisons face à
Luanda et ses superbes immeubles coloniaux.
Repus, nous faisons demi-tour pour retrouver nos tentes de toit. On les
trouve au Club Nautique et on débarque en disant que c'est nous les Français.
En fait il y a 4 véhicules de voyageurs. Nous faisons ainsi connaissance
de Slade, Krissi et Vicky (1 couple sud-africain anglais avec une amie anglaise)
qui voyagent depuis 9 mois, de Urs et Elza (1 couple suisse français) et leur
chien Bayo qui sont partis depuis 16 mois et de Jenifer, Witt, Graham et Connie
nos fameux "américains" qui ont démarré depuis un peu plus de 3
mois. Tout ce petit monde s'est rencontré au fur et à mesure de leur
pérégrination et maintenant, ils voyagent ensemble. On s'abreuve de questions
et de récits, tout cela en anglais bien sûr vu le groupe très cosmopolite.
Seule Elza parle français et on la met fortement à contribution pour ses
talents de traductrice. Bref, le temps passe très vite, ils nous invitent à se
joindre à eux pour dormir ainsi qu'à un barbecue auxquels ils sont conviés.
On est un peu pris dans le tourbillon et on accepte.
La barbecue-party passe très vite à discuter avec des expatriés français
invités et nos nouveaux compagnons de voyage. Nous apprenons par la même
occasion que nous sommes conviés à une sortie à la presqu'île de Moussolo et
que grâce à son organisateur angolais, Mario, nous avons une liste de points
GPS pour la suite du parcours.
Dimanche 2 Mai
Nous partons juste après le lever du soleil avec notre nouveau groupe pour
un programme complètement imprévu. Rob et Mario, nous servent de guides pour
sortir de la ville tentaculaire et nous quittons la route pour la piste de la
fameuse presqu'île. Nous avançons de plus en plus dans le sable. A droite, la
lagune formée par l'avancée de la mer dans les terres, à gauche l'océan
atlantique dans toute sa vigueur. La langue de sable se fait de plus en plus
étroite jusqu'au moment où nous pouvons apercevoir ces deux mondes aquatiques
en même temps. C'est magnifique.
Nous longeons la côte sur l'océan et nous sommes obligés de dégonfler les
pneus pour éviter de nous planter dans le sable. La terre gagne du terrain et
des îlots de palmiers surgissent dans cette savane plane, sèche et sableuse.
Encore quelques kilomètres et nous traversons la presqu'île en largeur, pour
atterrir sur une superbe petite plage côté lagune avec un campement aménagé.
C'est le campement de vacance privé d'un ami à Mario du club de 4x4, qui nous
le laisse carrément à disposition.
Nous passons l'après midi à lézarder au soleil, à chercher des clams de
l'autre côté même si on rentre bredouille. Je me remets doucement à
l'anglais pour discuter avec nos nouveaux amis. Quant à Mario, qui parle
couramment anglais et français, il nous donne d'innombrables informations sur l'Angola, un
pays qu'il aime passionnément et qu'il connait en profondeur pour avoir
participer entre autres à des déminages et à des réouvertures de route
après la guerre. Il est aussi un grand voyageur puisqu'il a parcouru avec sa
femme il y a quelques années, l'Europe et le Moyen Orient pendant 2 ans. Bref,
un homme passionnant à plus d'un titre.
Cette journée de vacances, qui nous permet de décompresser de notre stress
cabindais, s'achève par un bel apéro autour des succulents sushis préparés
par Connie et d'un barbecue dans la plus pure tradition sudafricaine.
Lundi 3 Mai
Nous quittons le clan provisoirement pour rejoindre Luanda après deux heures
de route. Ici tout est étrange. On change son argent dans les supermarchés
dans un guichet au milieu des rayons de conserves et de bouteilles, les caisses
sont équipées de machines pour compter les billets car vous devez sortir
d'énormes liasses de kwanzas pour régler quelques courses et le plein complet
de gas-oil, soit 260 litres, qui habituellement est une opération plutôt douloureuse sur le plan financier est ici un vrai plaisir : 8 kwanzas le
litre soit à peine plus de 8 centimes d'euros ! Cette ville est remplie de bien
d'autres contrastes. La misère la plus totale côtoie des hôtels de luxe, de
superbes bâtiments coloniaux cachent des bidonvilles minables, des hommes
d'affaires pressés croisent des pêcheurs en guenilles. Pourtant, avec son
boulevard Marginale qui longe le front de mer et sa presqu'île de Ilha, cette
cité dégage un atmosphère attachante qu'on ne pourra malheureusement pas
approfondir.
Nous devons aussi prévenir les différents contacts que notre ami Bernard
qui vient régulièrement en mission en Angola, avait activé pour nous, pour
leur signifier que notre programme est bien chamboulé par la jonction avec le
groupe de voyageurs. Nos objectifs atteints, nous repartons rejoindre
les autres à la presqu'île de Moussolo. Nous arrivons à la nuit tombée mais
notre journée n'est pas terminée. Nous leur avions promis un apéritif
spécial alors, pour cette occasion si particulière, nous ouvrons le bocal de
foie gras fait par ma maman, que nous transportons depuis la France. Il a un peu
souffert mais il est véritablement délicieux et ça fait tellement de bien de
partager sous ces latitudes avec de nouveaux amis !
Mardi 4 Mai
Nous devons nous résoudre à quitter ce coin merveilleux et nous partons en
convoi vers le sud. Les paysages arides sont superbes. La côte et l'océan d'un
bleu azur ne sont jamais très loin. Cela nous fait un penser à la Grèce. Nous
découvrons aussi une nouvelle flore dont cette plante style aloès avec des
hautes hampes de fleurs rouge orangées. Les baobabs torturés refont leur
apparition. De temps en temps on passe des villages aux cases rouges comme la
terre. Chaque fois que nous croisons quelqu'un à pied ou en voiture, c'est un
grand sourire qui illumine son visage avec un salut chaleureux de la main.
En fin d'après midi, on tente une piste qui rejoint la mer pour bivouaquer.
On arrive dans un modeste village de pêcheurs. A cause de la marée, il n'y a
pas assez de place pour nous tous. Nous revenons un peu en arrière pour nous
installer dans la brousse. Nous avons même droit à une superbe éclipse de
lune comme spectacle de fin de soirée.
Mercredi 5 Mai
Nous reprenons la route qui trace dans ces étendues sèches. Porto Amboin,
est visible de très loin avec son anse magnifique et la falaise qui la domine.
La terre aux alentours est très claire presque blanche et toutes les maisons,
faites de cette terre, sont d'une blancheur éclatante sous la lumière crue du
soleil. Nous allons dans le village et essayons de trouver des langoustes
à acheter au pêcheurs mais en vain. Il n'y a pas non plus de poisson frais.
Seulement une multitude de poissons de toute sorte qui sèche sur des
claies.
Nous poursuivons notre périple. A un moment,
nous surplombons une vallée d'un vert incroyable. C'est une véritable oasis
dans laquelle nous nous engageons. Tout le long de la route, des gens
nous proposent des sortes d'écrevisses, crues ou déjà cuites en brochettes.
Le vert des prairies marécageuses et le bleu des étendues d'eau contrastent
vivement avec les teintes marron ternes des collines environnantes. Nous
arrivons ensuite aux chutes d'eau que nous a indiquées Mario. La végétation luxuriante qui
les entoure est un véritable bain de fraîcheur. Mais pour certains de nos
compagnons ça ne leur suffit pas et ils se font un plaisir de plonger dans les
eaux limpides du bassin de la cascade. C'est le lieu idéal pour notre
pique-nique.
Nous repartons pour rejoindre la côte et y trouver une plage romantique pour
célébrer l'anniversaire de mariage de Slade et Krissy . Nous avons
décidé de leur préparer une surprise : cocktail en amoureux face à la mer et
diner aux chandelles. On s'amuse comme des gosses à préparer ce petit
évènement !
Jeudi 6 Mai
Nous poursuivons notre descente vers le sud. La route quitte peu à peu la
côte pour s'enfoncer un peu plus vers l'intérieur. Les paysages sont rudes
mais toujours aussi beaux. Il y a de moins en moins de villages. Les étendues
que nous traversons sont immenses et notre petit convoi s'étire sur le long
ruban d'asphalte.
La grande ville de Lobito nous donne l'opportunité de faire les derniers
ravitaillements avant d'attaquer la partie plus isolée de l'Angola. Le peu que nous apercevons de
la ville est un peu à l'image de ce que nous avions vu à Luanda, un fort
contraste. On voit de beaux bâtiments coloniaux restaurés perdus au milieu des
bâtiments modernes sans âme le tout étant cerné par des quartiers populaires
ou bidonvilles très étendus. Nos compagnons n'aimant pas s'attarder en ville,
nous ne sauront pas si le front de mer qui est aussi beau que celui de la
capitale.
Nous quittons plus loin le goudron pour de nouveau une piste qui
nous mène à Baia Farta, une avancée rocheuse dans la mer. Nous trouvons ainsi
un beau bivouac sur la plage, non loin d'un village de pêcheurs.
Vendredi 7 Mai
L'état de la route se dégrade lentement mais sûrement. Les paysages sont
toujours aussi secs et presque désolés. On a parfois l'impression de se
retrouver au Maroc avec ces montagnes où la roche est plus présente que les
arbustes. Plus tard, la descente d'une colline nous offre un point de vue
surprenant : des champs, des jardins et des plantations de bananes à perte de
vue. Nous sommes à Dombe Grande qui a la chance de pouvoir irriguer ses terres
et de suite c'est une véritable explosion de vie. Il y a du monde partout avec
des petits marchés où les producteurs vendent le fruit de leur travail. Nous
en profitons pour faire une halte gaie et colorée à l'un d'entre eux. Nous y
mangeons les meilleures bananes que nous avons goûtées jusque là. L'endroit
est très animé et ça a l'air d'être un carrefour important dans la région.
La piste assez bonne jusqu'à Cimo devient assez infernale vite
après. On s'enfonce un peu plus dans la montagne et la piste est
maintenant très rocailleuse rendant la progression très lente et difficile.
Par moment on ne doit pas faire plus de 10 km/heure. Mais les paysages sont
grandioses et on a l'air tout petit dans cette immensité. Ca nous donne une
incroyable sensation de liberté.
A la recherche de notre prochain bivouac, on trouve une petite piste balisée qui semble
rejoindre la côte. Elle slalome au milieu des acacias dont les branches
griffent notre pauvre Totoy dans un bruit strident. Nous avons de plus en plus
de mal à avancer mais le jeu en vaut la chandelle. Nous arrivons sur le site
magnifique de notre nouveau bivouac qui surplombe d'une hauteur incroyable
l'océan au loin. Nous nous installons pour admirer un coucher de soleil
absolument splendide, nous sommes seuls au monde.
Samedi 8 Mai
Nous faisons chemin inverse pour retrouver la piste principale. Bien plus
tard, à notre grande
surprise, nous croisons 2 véhicules. Finalement, la piste n'est pas si horrible
qu'on le craignait. Peu avant Lucira on quitte le groupe pour aller au village.
La route goudronnée que nous avons retrouvée ne dure pas longtemps : elle a
été emportée, probablement par la rivière en crue qu'un pont maintenant
isolé enjambe. Les nombreuses pistes de contournement qui empruntent le lit de la rivière à sec, nous
permettent d'arriver à Lucira
dans l'après midi.
Il règne ici une tranquillité extrême. Rien à vendre, rien à acheter. On
marche le long de la plage de sable clair, les gosses continuent à jouer. On
aperçoit au loin d'anciens grands bâtiments : il y a dû avoir de l'activité
mais il y a longtemps. On repart pour rejoindre les autres. Sur le bord de la
route, quelques bergers gardent leur troupeau. Ils nous donnent vraiment
l'impression d'être en Afrique australe avec leur allure longiligne style
Masai, le torse nu, appuyé sur leur bâton, vêtu d'une sorte de jupe et d'une
paire de baskets !
Peu après Lucira, les paysages changent brutalement et sont fantastiques.
Les montagnes ravinées par les ruissellements forment un relief des plus
étranges et arborent des couleurs incroyables avec en fond une oasis verdoyante. Puis, ce sont des plateaux immenses et d'une platitude infinie qui
succèdent.
Nous parvenons ensuite au superbe coin de plage où nous rejoignons
nos compères. Les rouleaux de l'Atlantique déferlent, on se sentirait presque
chez nous !
Comme tous les soirs depuis notre rencontre, nous faisons un feu pour faire
la cuisine. Cette fois-ci, on l'apprécie d'autant plus qu'on commence à avoir
froid chose qu'on n'imaginait plus depuis bien longtemps.
Dimanche 9 Mai
On poursuit la piste. Le sentiment de désolation des paysages est accentué
par le ciel gris et la présence d'une brume matinale. On s'arrête à un phare
complètement abandonné, on dirait que cet endroit est tombé dans l'oubli
depuis de nombreuses années. Le goudron s'améliore de plus en plus et nous arrivons à Namibe assez vite.
C'est dimanche et tout est fermé mais je doute fort qu'il y ait encore grande
activité ici. On dirait vraiment une ville en pleine décrépitude. Finalement
on se ravitaillera à Lubango. La plage
est noire de monde et des enfants font des acrobaties de toute sorte.
Au bout de l'avenue on découvre un camping propre et bien aménagé, peut être que l'été,
c'est un lieu de villégiature apprécié. On se contente d'y pique-niquer au
calme, n'ayant pu trouver une gargotte ouverte et proposant de quoi manger. En quittant la ville on aperçoit furtivement trois femmes assises avec des
bracelets de cuivre aux jambes, les seins bandés et un pagne leur servant de
coiffe. On remonte en arrière pour trouver l'embranchement pour Lubango et on s'arrête
un peu plus loin pour bivouaquer.
Lundi 10 Mai
Nous nous levons au petit jour et pendant que nous nous préparons, un jeune
berger s'approche. Il nous salue et observe tranquillement tout ce cirque très
inhabituel pour lui. Nous nous dirigeons ensuite vers la chaine montagneuse en haut de
laquelle se trouve Lubango. Depuis que nous roulons, cette superbe barrière
rocheuse s'offre en point de mire. La majorité des habitants sont vêtus de
leur habit traditionnel et c'est un superbe spectacle que de les croiser sur la
route.
Nous entamons la montée et nous progressons lentement. Les côtes sont rudes
et les voitures peinent mais la raison principale c'est qu'on ne cesse de
s'arrêter pour admirer les points de vue magnifiques sur les vallées qu'on
découvre à chaque virage. Le summum est atteint lorsque nous franchissons le
col après les derniers lacets incroyablement rapprochés. La route bifurque sur
le plateau pour s'arrêter en face, nous permettant ainsi de jouir d'une vue
fantastique sur les plaines des alentours.
Nous traversons maintenant des terres plates, cultivées ou servant à
l'élevage. La population de plus en plus dense nous confirme que nous nous
rapprochons de Lubango. C'est une ville très étalée et très bizarre. On voit
beaucoup de bâtiments délabrés mais aussi des commerces vendant des produits
derniers cris. Notre arrêt a provoqué un petit attroupement de jeunes et
pendant qu'on s'organise pour que chacun puisse faire ce dont il a besoin,
Connie sort de sa voiture affolée : elle vient de se faire voler sa pochette.
C'est arrivé très vite alors qu'elle était toujours dans la voiture. Le
voleur a profité de la confusion autour de nos véhicules pour dérober en une fraction de seconde,
la fameuse pochette. Très vite, on nous montre quelque chose sous notre voiture. C'est la pochette, elle a été vidée de son argent
mais fort heureusement les passeports y sont toujours et c'est vraiment le plus
important.
Nous ne voulons pas nous attarder ici mais nous devons absolument trouver du
gas-oil. A la première station, il n'y en a pas, ni à la deuxième d'ailleurs.
Un couple nous prend en charge et parcourt toute la ville avec nous pour trouver
du carburant. Finalement, on parvient à trouver cette denrée rare. On ne se
fait pas priés pour quitter la ville.
La route est maintenant horrible, farcie d'énormes nids de poule qui nous
obligent à slalommer ou à rouler à cheval sur les bas-côtés. On n'avance pas
et c'est vraiment pénible. En plus Pinzie, le camion étrange de Urs et Elza
commence à fumer sérieusement. Il consomme de l'huile et ce n'est
généralement pas bon signe. On décide de s'arrêter pour examiner le
problème de plus près. Mais en s'engageant hors piste, Slade tape une très
grosse pierre en la trainant sous sa voiture. Décidément, ce n'est vraiment
pas une bonne journée et il faut en finir au plus tôt.
Slade analyse les dégâts et heureusement aucun organe vital n'est touché.
Il y a juste quelques pièces à redresser de bons coups de marteaux mais le
vieux Land de Slade en a vu d'autres. Pour Pinzie, c'est plus délicat. Pendant
que les garçons sont tous affairés autour du moteur qu'ils démontent en
partie, nous discutons entre filles en espérant secrètement que ça ne sera
pas trop grave. Régulièrement on nous tient informés de l'évolution du
diagnostic. En fin de soirée, les mécaniciens en arrivent à la conclusion
suivante : c'est un guide de soupape qui est cassé entrainant ainsi une forte
consommation d'huile et une combustion sur trois cylindres (tout le monde a
suivi ?). Bref, c'est pas
gagné mais ils ont quelques idées pour bricoler une réparation de fortune le
lendemain matin.
Mardi 11 Mai
La matinée étant vouée à la mécanique, j'en profite pour dormir un peu
plus longtemps. Petit à petit, j'entends des voix enfantines qui se
rapprochent. De petits gamins et gamines se sont installés juste derrière
notre voiture pour admirer le spectacle qui se livre sous leurs yeux. Je peux
les observer dans l'entrebaillement des portes arrières tandis qu'eux ne me
voient pas. C'est un vrai plaisir de voir leurs yeux ébahis et leurs mimiques
tantôt d'étonnement tantôt d'amusement.
Je me lève et prépare le petit déjeuner. Je leur fais du thé à la menthe
bien chaud pour les réchauffer car il fait frisquet. Je leur fais goûter ce
nouveau breuvage, ils semblent surpris mais ils apprécient. Le plus frappant,
dans ces moments, c'est comment ils s'appliquent à ce que tout le monde ait
bien sa part.
Chacun de nous vaque à ses occupations en attendant l'heure du départ. A un
moment, un des gamins vient vers moi et m'offre une grosse tige et me fait signe
de manger. C'est un peu sucré il doit s'agir de canne à sucre sauvage. Un peu
plus tard, je les entends crier. Bayo, effrayé par le remue ménage autour du
Pinzie, vient de se réfugier dans leur coin et le chien sème un courant de
panique chez les enfants. J'essaie de les rassurer en caressant Bayo mais seuls
les plus téméraires osent se montrer. Les autres restent cachés derrière. Le
signal du départ est donné et nous quittons ces gosses adorables pour
continuer doucement sur la route horrible.
Malgré la réparation, Pinzie consome de plus en plus d'huile et nous devons
régulièrement nous arrêter pour vérifier le niveau. Cette fois-ci, il n'y en
a plus et il faut envisager une autre solution. A force de cogiter, les garçons
trouvent une autre option et ils font la mécanique sur place. Nous repartons
mais quelques kilomètres plus loin, nos espoirs s'envolent en fumée et le
verdict tombe : Pinzie ne peut plus continuer comme ça sinon le moteur risque
d'y passer. Après réflexions, Slade propose de le tracter. Vu l'état de la
piste, c'est un choix délicat mais il n'y a plus d'autre issue. Seul point
positif, nous avons fini de traverser les montagnes. Nous avançons à 20 km/h.
De toute façon, on ne peut pas aller plus vite sur cette route ignoble.
Nous continuons ainsi jusqu'à Cahama en espérant trouver une solution
meilleure et peut-être un moyen de réparer. Au bivouac, l'ambiance s'en
ressent et la soirée est bien moins joyeuse que d'habitude même si le moral
est toujours là. Pour notre part, nous avons un choix crucial à faire. En
effet, notre visa expire demain et nous sommes encore loin de la frontière de
la Namibie. Compte tenu des conditions de la route, nous envisageons de prendre
la piste que nous avait conseillée Mario qui part de Cahama jusqu'à Ruacana
nous économisant ainsi une bonne centaine de kilomètres. Mais nous n'avons pas
envie d'abandonner nos amis surtout dans de tels moments. D'un autre côté, si
les douaniers procèdent comme pour certains voyageurs passés, on risque
jusqu'à 1000 dollars d'amende par jour expiré ! Par ailleurs, nous ne
connaissons pas l'état de la piste mais ce sera difficilement pire que la route
même si c'est toujours possible. Bref, tout ça tournicote dans nos têtes et
une seule chose est sûre pour l'instant, on se lèvera très tôt demain
matin.
Mercredi 12 Mai
Au lever, notre décision est prise, nous tenterons la piste vers Ruacana.
Tout le monde est déjà debout et nous avons même des villageois voisins qui
sont venus nous rendre visite. On se réunit autour du feu car il fait frais et
nous faisons nos adieux temporaires. Nous espérons nous retrouver dans maximum
2 jours à la première ville côté Namibien.
Nous retournons sur Cahama pour trouver la piste. On a un peu de mal à
repérer mais les habitants nous mettent sur la voie. A notre
grand soulagement la piste est très roulante. Elle nous offre aussi de beaux
paysages très doux de forêts vertes d'arbustes mise en relief par les herbes
jaunes pâles qui tapissent le sol et la latérite ocre de la piste.
La piste qui part ensuite devient plus dure car nous attaquons
une zone montagneuse. Dans les petites plaines qui séparent les collines, on
voit de temps en temps des champs clôturés et des troupeaux de zébus qui
déambulent. Les villageoises sont en tenue traditionnelle : un pagne pour
le bas et de nombreux colliers de perles à la ceinture ou autour du cou.
Le relief s'adoucit et la piste s'améliore nous conduisant à Chitago qui a
plus l'allure d'un village fantôme qu'autre chose. On récupère la piste
principale pour Ruacana qui nous rapproche de la Namibie. Peu après, on
rencontre un groupe de femmes Himbas assises à l'ombre d'acacias. Elles sont
reconnaissables entre toutes. Elles s'enduisent le corps et les cheveux d'un
mélange à base de beurre et de terre rouge pour se protéger du soleil et
préserver la jeunesse de leur peau. Une peau de chèvre tanée leur sert de
jupe, un superbe coquillage orne leur poitrine mais surtout elles sont couvertes
de colliers et bracelets constitués de pièces de fer des plus hétéroclites. On y voit
pêle mêle des écrous, des boulons, des rondelles, des clés, des douilles de
balles, des maillons de chaînes de vélo le tout enduit de cette pommade ocre.
La richesse de leurs accessoires est impressionnante et leur coquetterie aussi.
Quand on est arrivé à négocier de les prendre en photos, elles passent cinq
bonnes minutes à s'apprêter devant l'appareil. L'une d'entre elles porte un
petit bébé dans ses bras qui a déjà les attributs Himba.
Nous repartons, ébloui par tant de beauté et le sentiment que le temps n'a
aucune prise sur ce peuple quand nous évitons de justesse des motos de cross
qui arrivent en face : les temps modernes ont tôt fait de nous
rattraper.
Comme on est dans le bon timing, on s'arrête déjeuner au lac de barrage
avant d'attaquer le passage de la frontière. Côté Angola, des bâtiments
délabrés avant d'avoir été terminés font office de bureau. De l'autre
côté un superbe édifice récent avec les drapeaux namibiens colorés qui
flottent nous montre bien que c'est plus une frontière entre deux mondes
qu'entre deux pays que nous allons traverser. Une fois qu'on a réussi à
trouver où ça se passe, les formalités se passent facilement et dans la
convivialité. Pas de problème avec notre expiration éventuelle de visa qui aurait pu
susciter une interprétation litigieuse.
Avant de passer en Namibie, nous faisons un crochet de quelques mètres pour
admirer les magnifiques chutes de Ruacana situées dans le no man's land entre
les deux pays. Une fois rassasiés du fabuleux spectacle de la nature nous
passons en Namibie.
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